Comédie romantique tout ce qu'il y a de plus classique mais qui se laisse regarder sans anicroche. Il faut être prêt à se laisser séduire par une effusion d'amour, d'engagement, de passion et de « faits l'un pour l'autre » et il faut faire abstraction de la lancinante finale où tout le monde est heureux et de ce luxe indécent dans lequel vivent les personnages du film - rien d'inhabituel cependant pour ce type de long métrage - qui s'avère plutôt être un showcase de vedettes. Est-ce que Matthew McConaughey a le charisme nécessaire pour porter le film sur ses épaules? Mais oui, on le sait depuis Comment perdre son mec en dix jours.
Connor Mead est un don juan notoire qui passe de fille en fille en prenant bien soin d'éviter tout engagement. À la veille du mariage de son frère, alors qu'il est le fantasme des demoiselles d'honneur, le légendaire Connor Mead renoue avec Jenny, une amie d'enfance qu'il a abandonnée une nuit et qui lui tient rancoeur. Cette nuit-là, avec trois fantômes, Mead va revivre les moments importants de sa vie qui ont fait de lui ce qu'il est. Peut-être verra-t-il que Jenny et lui sont faits pour être ensembles?
Que McConaughey y aille de l'une de ses meilleures performances n'est pas une surprise. Le film est conçu pour lui servir de podium où il peut se pavaner, lancer quelque punch moralisateur à 5¢ et passer le reste du temps à courailler. Le film est conçu pur lui donner la belle part, celle d'un séducteur invétéré à qui tout réussi. Ce qui est assez surprenant, c'est que la réplique qu'on lui donne soit à la hauteur, convaincue et convaincante, à commencer par Jennifer Garner. Dommage que le contexte fasse de certaines scènes un véritable feu de camp où la guimauve brûle en quantité. L'ensemble de la distribution secondaire, à commencer par Lacey Chabert et Emma Stone, délicieuse et dégourdie, est toujours juste, parfois même excellente alors que McConaughey fait son numéro.
La réalisation s'efface derrière la performance des acteurs tout en se permettant quelques petits moments plus audacieux, quelques blagues éphémères qui prennent parfois le dessus sur l'aspect moralisateur et symbolique de la petite leçon de vie qu'on nous sert. Tant qu'on ne perd pas la tête, la société ne risque pas de s'effondrer. Quand même, le tout est rondement mené, sans surenchère, avec un grand sens du pragmatique et un esprit de synthèse que d'autres films pourraient (ou devraient) jalouser. La finale, comme il est d'usage, s'étire inutilement, mais encore là, rien d'excessif ou de surprenant.
Une comédie sexuelle de convention; vulgaire mais pas trop pour faire plaisir aux hommes, rêveuse à l'excès pour faire plaisir aux femmes. Tout le monde y trouve son compte à condition de savoir à quoi s'attendre et le cinéma, écorché au passage, risque pourtant de s'en remettre puisque Hanté par ses ex, de par le sérieux avec lequel il aborde sa mission (qui est en fait d'aider à la formation de couples et à augmenter le taux de natalité, évidemment, ce qu'il réalise en collaboration avec les restaurants et les chandelles), est loin d'être l'échec annoncé. Comédie modeste qu'on a déjà oubliée et qui, souhaitons-le pour les garderies, ne sera pas le moment fort de votre soirée.