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Amour, histoire et zonzon.
Il est certain qu’on ne va pas voir un film tel que « Great Freedom » pour véritablement se divertir ou se vider l’esprit. Le sujet est très sérieux et difficile tout comme les thèmes abordés (l’homosexualité interdite en Allemagne jusqu’en 1994 et la vie carcérale). C’est une œuvre très âpre, parfois même glauque et très sombre. Un long-métrage plutôt difficile et sérieux mais nécessaire, qui nous rappelle à l’heure de relents homophobes dans certains pays et dans d’autres où les homosexuels sont toujours emprisonnés, comme dans le temps, voire même exterminés, que l’égalité et le respect sont très loin d’être acquis et logique partout et pour tout le monde... Le sujet est donc plus que jamais à l’ordre du jour et peut se voir comme un devoir de mémoire ou une alerte à ne pas prendre à la légère. Sébastien Meise fait le choix judicieux de ne rien cacher de la réalité des prisons pour cette population sans non plus en rajouter dans le misérabilisme ou le pathos. Il s’accroche à la réalité des faits, certes de manière brute et sans concession, mais jamais sous une forme voyeuriste ou déplacée. Ce qui n’empêche pas que « Great Freedom » ne soit pas à montrer à tout le monde. Les amours véritables que vit le personnage principal sont adroitement dépeintes et apportent un peu de lumière dans ces ténèbres d’injustice sans pour autant être niaises et enjolivées. En toute logique, Meise les dépeint comme le lieu dans lesquelles elles se déroulent : sauvages, tristes et bafouées.
La structure du film, qui se déroulent conjointement sur trois époques est très pertinente et astucieuse. Elle permet de montrer l’évolution plus que minime dans le temps des mentalités. De 1945 à la fin des années 80, le personnage principal épris de la liberté d’aimer, se verra confronter aux mêmes murs de bêtise, d’ignorance et de méchanceté. Mais l’amour apparaît toujours autant comme une prison que comme un sentiment de liberté et d’évasion. Les fondus au noir quand il se retrouve au trou permettent admirablement de passer d’une époque à l’autre. En revanche, il y a beaucoup de répétitions et de longueurs qui donnent la désagréable impression que « Great Freedom » tourne en rond. On finit d’ailleurs par s’ennuyer un peu sur la fin à force de tant de noirceur et de tristesse. Le début avec ces images amateurs de cruising dans les toilettes publiques est quelque peu intense mais cela nous met dans le bain, quant à la fin elle apparaît un peu trop angélique, l’amour semblant plus fort que la liberté mais de manière bien trop improbable. On ne croit pas vraiment au choix final du personnage. Ce film choc et cru est donc d’utilité publique mais l’absence presque totale d’émotion et d’affects le rend souvent trop austère et difficile à appréhender pour certains publics non avertis.
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