Qui de mieux que ces anciens partenaires de Saturday Night Live pour incarner des adultes plus enfantins encore que leur progéniture? Le seul (gros) problème dans cette attitude gamine et espiègle qui domine les acteurs de Grandes personnes est qu'ils ne peuvent élever la comédie à un niveau adulte; les blagues de seins, de fesses et de nains étaient particulièrement hilarantes lorsque nous avions six ans mais avec les années, et l'âge, on s'attend à rire pour les bonnes raisons. Il n'est pas nécessaire d'augmenter grandement la portée intellectuelle d'une blague pour la rendre plus intéressante, mais, ce qui est certain, c'est qu'une grand-mère noire qui pète bruyamment ne devrait plus être considérée comme marrante, surtout pas dans un film d'Adam Sandler, qui nous a prouvé à quelques reprises qu'il avait le sens de la comédie - où est maintenant l'acteur derrière Happy Gilmore et The Wedding Singer?.
Cinq bons amis qui faisaient partie de la même équipe de basket-ball au secondaire : Lenny, Eric, Kurt, Marcus et Rob, se retrouvent après plusieurs années aux funérailles de leur ancien entraîneur. Ils décident alors de passer la longue fin de semaine du 4 juillet avec toutes leurs petites familles dans le chalet qu'ils fréquentaient lorsqu'ils étaient enfants. La vie n'est plus ce qu'elle était, les garçons naïfs sont devenus des hommes et doivent affronter toutes les responsabilités de l'âge adulte.
Il n'est pas nécessaire de connaître le cursus de ces acteurs pour savoir qu'ils sont amis dans la vie; leur complicité et leur aisance transparaissent aisément à l'écran. Mais toute cette camaraderie n'est malheureusement pas suffisante pour nous faire oublier la puérilité des textes écrits par Sandler et Fred Wolf. L'idée de départ n'était pas mauvaise - ces adultes qui, malgré leur famille et leurs obligations professionnelles, sont toujours des enfants, qui n'ont pas su vieillir avec leur corps - mais lorsque ce n'est pas un gag de pipi ou d'accident improbable (couvrir un homme de plâtre de la tête au pied ne le guérit pas de grand chose) c'est un étalage injustifié de faux sentiments (l'important c'est de participer, l'amour est plus fort que tout) qui nous est présenté sans grande finesse.
Les personnages féminins du long métrage, malgré leur présence plus discrète à l'écran, sont souvent plus drôles que les acteurs et humoristes à l'avant-scène. Grâce à leur sensibilité, la subtilité de leur jeu, elles permettent souvent à l'oeuvre de ne pas plonger continuellement dans la vulgarité, mais, encore une fois, elles, comme les hommes, ne peuvent rendre amusante la chute inopinée d'un protagoniste dans la bouse.
Certaines analogies peuvent nous faire décrocher un sourire; comparer Rob Schneider à une version vieille et gaie des Jonas Brothers ou à Elvis s'il était un Oompa-Loompa est certainement drôle mais est bien loin de l'originalité d'une comédie comme Zoolander ou de l'aptitude comique d'un The Hangover. Grandes personnes ressemble davantage à une débauche d'adolescents qu'à un film hollywoodien au budget de plusieurs millions de dollars. Peut-être si le sujet avait été développé plus en profondeur, si l'humour avait été élevé à un niveau intéressant, si les acteurs avaient apporté une touche plus personnelle, peut-être. Malheureusement, tous ces « peut-être », aussi pertinents soit-ils, ne font pas le succès d'un film.
Grandes personnes ressemble davantage à une débauche d'adolescents qu'à un film hollywoodien au budget de plusieurs millions de dollars. Peut-être si le sujet avait été développé plus en profondeur, si l'humour avait été élevé à un niveau intéressant, si les acteurs avaient apporté une touche plus personnelle, peut-être. Malheureusement, tous ces « peut-être », aussi pertinents soit-ils, ne font pas le succès d'un film.