Grown Ups 2 est bien davantage un film anecdotique qu'une comédie de situations conventionnelle. Après 45 minutes, on se demande encore à quel moment « l'histoire » débutera; on s'aperçoit rapidement que le long métrage n'a pas pour but de raconter une histoire - comme le fait généralement un film - mais bien de faire rire. Tout simplement. Comme on le fait quand on se cache et réapparaît devant un bébé pour le faire rigoler. Juste comme ça. N'essayez pas d'y trouver un sens plus profond, il n'y en a pas. Est-ce que le cinéma peut servir à ça, à faire rire de la manière la plus simpliste qui soit? J'imagine, mais mon rôle est de juger la qualité de la production et Grown Ups 2 n'a pas beaucoup de qualités, cinématographiquement parlant.
Le premier Grown Ups avait obtenu un succès retentissant avec des blagues de pets, de rots et de vomi, donc pourquoi modifier une recette gagnante? (La réponse: « parce que ce serait meilleur » a, visiblement, rapidement été écartée par les scénaristes). Pendant plus de 90 minutes, on a droit à une panoplie de situations humoristiques mettant en scène Lenny (Adam Sandler) et ses amis; le gros caca dans la couche du bébé, le chevreuil dans la maison, les yeux croches d'un ami d'enfance, les mouvements suggestifs de la professeure de ballet, le concierge voyeur, les universitaires snobinards et tous ces personnages et péripéties qui ne mènent jamais nulle part. Il y a bien un party sous le thème des années 80 à la fin de la production qui nous fait décrocher quelques sourires discrets, mais on est bien loin du rire franc qu'engendrait un Hangover ou un Horribles Bosses, bien plus surprenants et effrontés que peut l'être ce long métrage de vieux adolescents.
Adam Sandler est relativement efficace dans son personnage de scénariste hollywoodien qui a décidé de redéménager dans sa ville natale pour élever ses enfants dans un milieu plus sain, mais lui et ses vieux amis - qui ont certes eu leur moment de gloire à plus d'une reprise - ont cette fois laissé leur place aux jeunes. Les enfants des protagonistes sont bien davantage présents à l'écran qu'ils ne l'étaient dans le premier film. Peut-être même que le nombre impressionnant de personnages nuit à l'élaboration de l'« histoire », que l'on tente encore d'échafauder lors du défilement du générique. Engager Taylor Lautner pour incarner un jeune vaniteux universitaire était visiblement une idée brillante. Ses courtes apparitions sont efficaces et le fait qu'on l'associe encore énormément au personnage de Jacob dans Twilight l'aide ici à enrichir son impact humoristique.
En conclusion, si les geysers de vomi vous font rire, tout comme un homme qui rot, tousse et pet successivement, vous êtes probablement le public cible de Grown Ups 2 et les chances que vous appréciez le film ne sont pas négligeables. Mais, pour les autres, ne vous infligez pas telle souffrance, vous méritez bien mieux que ça...