Comme les catastrophes naturelles se font de plus en plus insistantes dans le monde, nous laissant parfois croire à un scénario hollywoodien, cette idée d'un projet mondial où un réseau de satellites contrôlerait les conditions météorologiques afin de protéger l'humanité n'était pas bête. Complètement invraisemblable d'un point de vue rationnel, disons-le, mais amusante dans l'optique d'un film à grand déploiement. Malheureusement, il ne suffit pas d'avoir une bonne idée pour faire un bon film. Au-delà de sa prémisse saugrenue, l'histoire de Geostorm est truffée d'incohérences et d'absurdités que le spectateur a bien du mal à passer outre.
Ce long métrage nous a été vendu comme un film catastrophe, mais il s'avère, dans les faits, n'être qu'un drame monotone voire une tentative désespérée de techno-thriller sur un pirate informatique et ses complices, qui gravitent dans les hautes sphères du gouvernement américain. Les amateurs de sensations fortes seront donc particulièrement déçus d'apprendre qu'il n'y a que 15 minutes à peine de séquences de « tempête ». Tout le film n'est qu'une longue course épuisante vers un risible dénouement, à peine spectaculaire.
Si on pouvait au moins parler d'effets visuels impressionnants... Eh non. Les meilleures scènes (parce qu'il y en a quand même quelques-unes) avaient été dévoilées dans la bande-annonce et elles ne sont guère plus grandioses sur un écran géant que sur un iPad mini. Impossible non plus d'applaudir la performance des acteurs, qui sont en mode « automatique ». Gerard Butler ne fait même pas d'efforts pour rendre son personnage crédible et le vilain principal est aussi terrifiant qu'un bébé panda. Mentionnons aussi qu'Abbie Cornish n'est pas très convaincante sous les traits d'une agente des services secrets attitrée à la protection du président des États-Unis.
L'humour du film s'avère aussi excessivement défaillant. On constate que les scénaristes ont voulu apporter une certaine légèreté à ce climat apocalyptique, mais les efforts sont vains. Les auteurs ont également ajouté une couche mélodramatique à l'ensemble qui n'est que désolante. Cette relation trouble entre les deux frères ne mène nulle part, tout comme celle entre le père rebelle et sa fille adolescente qui rappellent de mauvais passages d'Armageddon. Et que dire de cette finale bonbon qui nous fait presque regretter que l'espèce humaine n'ait pas succombé aux précédentes attaques météorologiques!
Geostorm n'est pas le divertissement efficace qu'on attendait. Dean Devlin, réalisateur et coscénariste, s'est évertué à imiter le travail de Roland Emmerich (Independence Day, The Day After Tomorrow, 2012), mais, visiblement, il s'est égaré en cours de route. Probablement une mauvaise lecture des données satellites...