Le cinéma n'est jamais parvenu à rendre un hommage digne de ce nom à Garfield, ce bon vieux chat orange amateur de lasagnes créé par Jim Davis dans les années 1970. Le film de 2004 (Garfield: The Movie), qui était doublé au Québec par Patrick Huard, avait été un échec lamentable, tout comme sa suite, parue en 2006, dans lequel le félin préféré des Américains visitait l'Angleterre. 20 ans plus tard, Sony a décidé qu'il était temps que le pacha(t) qui déteste les lundis re-tente sa chance au grand écran. Malheureusement, cela ne mène guère à un résultat plus convaincant que la dernière fois...
Dans ce nouveau long métrage, Garfield et son fidèle complice Odie sont kidnappés alors qu'ils s'apprêtaient à déguster leur collation du soir. Emportés dans un centre commercial désaffecté, ils font la rencontre de Jinx, une chatte qui souhaite obtenir vengeance sur Vic, qui l'a fait envoyer à la fourrière. Vic se trouve à être le père de Garfield, qui l'a abandonné alors qu'il était un petit chaton. Père et fils devront collaborer afin de se sortir de ce mauvais pas. Ensemble, avec la collaboration de Odie, ils devront voler une ferme laitière pour ramener 1672 bouteilles de lait à Jinx. Le chat domestique devra se salir les pattes s'il veut un jour retrouver son réfrigérateur garni, son divan confortable et son abonnement à Chatflix...
Cette histoire n'a ni queue ni tête. Nous n'espérions pas une grande profondeur narrative, mais il y a quand même des limites à ce que nous sommes prêts à accepter... Le chat pantouflard qui devient soudainement agent secret, c'est un peu trop grotesque pour notre - pourtant grand - champs d'assentiment. Il faut que les scénaristes d'un film de Garfield soient assez créatifs puisque les « comic strip » de Jim Davis n'étaient pas particulièrement riches en aventures, on comprend cela, mais, il ne faut pas non plus dénaturer le personnage, ce qui est, malheureusement, le cas ici. Par contre, les fans seront heureux de retrouver la plupart des caractéristiques de leur chat grognon préféré, mais ce n'est pas suffisant pour pardonner l'excédent.
Les nombreuses cascades du chat-espion - et ses chutes incalculables - plairont certainement aux petits, mais même ceux-ci seront excédés par les pirouettes du minet après 101 minutes. Parce que oui, en plus d'être fastidieux, le film est interminable. Après une heure, on voudrait être ailleurs, mais il reste encore 40 minutes à ces inepties... En plus, la finale (une grande séquence d'action aussi puérile que tout le reste) s'étire de façon grotesque.
Nous espérions tellement mieux pour Garfield, Odie et Jon... Il faudra attendre à la prochaine tentative (dans 20 ans?) pour espérer voir le cinéma louer ce bon vieux chat dodu.