Aux premiers abords, Escape from Planet Earth ressemblait drôlement à un mash-up entre les récents Planet 51 et Monsters vs. Aliens et, à l'étonnement général, Escape from Planet Earth s'avère effectivement un mélange - parfois malhabile, parfois rigolo - de ces deux productions d'animation hollywoodiennes. On peut donc d'emblée déclarer que ce nouveau long métrage familial n'est pas très original. Mais, bien que l'on ait cru que l'on s'ennuyerait en tant qu'adulte à revoir sans cesse les mêmes blagues sur la mystérieuse Zone 51 et les stéréotypes remâchés sur la bêtise humaine, Escape from Planet Earth parvient à soutirer certains sourires inattendus aux parents et bien des fous rires aux enfants. Comme quoi l'originalité n'est pas toujours nécessaire pour amuser petits et grands.
Au-delà des bonnes vieilles blagues de radeau dans le visage et de pets en dessous des bras (qui ont encore leur place, semblerait-il, dans ce genre de production), l'humour se révèle assez nuancé, voulant plaire autant aux bambins qu'à leurs géniteurs, comme tous les films de ce type tentent de faire de nos jours (mais, ne réussissent pas tous avec la même adresse, précisons-le). Lorsqu'on attrape l'un des bonshommes bleus venus sur Terre après avoir entendu un faux signal de détresse, on lui présente un film qui explique aux étrangers comment se comporter sur Terre. Bien qu'assez conventionnel comme gag, le petit documentaire en question contient certaines des meilleures plaisanteries de la production. Le fait que les extraterrestres soient attirés - sans raison - par un 7 Eleven au milieu du désert est aussi assez loufoque pour amuser la galerie. Par contre, même si certains passages comiques compensent pour le manque d'originalité, cela n'empêche pas que plusieurs bouffonneries tombent à plat. Le film essaie souvent trop et le public s'en rend rapidement compte. Ce n'est pas le nombre de punchs qui fait la qualité d'une comédie, mais bien la qualité de ces derniers. Malheureusement, il semblerait qu'Escape from Planet Earth ait omis ce petit détail.
Escape from Planet Earth traite également du combat universel entre les nerds et les gros bras, les intellectuels et les sportifs. Évidemment, l'astronaute musculeux est admiré par la foule et obtient tout le crédit pour les exploits de celui qui contrôle dans l'ombre, dans le cas présent, son frère. Les personnages sont, pour la plupart, attachants. Il n'y a peut-être que ce cyclope bibliothécaire géant qui fait des crises de colère qui ennuie plus que les autres. La souris psychologue (peut-être inspirée du Cortex de Minus et Cortex) lance quelques répliques intéressantes et le reptile orange gluant qui a trois yeux parvient également à dérider son public à quelques endroits.
Le film de Callan Brunker est très actuel, tellement qu'il ne sera plus d'actualité dans quelques années en raison de ses blagues référentielles fortes (dont une sur Simon Cowell et une autre sur James Cameron) et plusieurs idées ancrées dans la technologie récente (les extraterrestres assemblent, entre autres, des IPhones⁄IPods sur une ligne de montage). On leur attribue même la création de Facebook, Google, Apple, en les présentant en photo en compagnie des vrais créateurs, habilement caricaturés. Mais bon, même si le long métrage ne devient pas un classique (trop de référents pour le devenir, et, de toute façon, pas assez bon), il plaira certainement au public de films d'animation d'aujourd'hui.