De toutes les animations qui prendront l'affiche cet été, Paws of Fury: The Legend of Hank est certainement la plus particulière, s'adressant différemment aux enfants et aux adultes.
Les plus jeunes y verront une variation sur le supérieur Kung Fu Panda, avec cet apprenti samouraï qui est entraîné par un vieux maître. Le tout est doublé de leçons un peu lourdes sur la tolérance et la différence, alors que notre chien héros n'est pas le bienvenu auprès de la population de chats qu'il doit protéger. L'animation n'est pas la plus jolie sur le marché (l'introduction est pourtant sublime), l'humour inégal rate parfois sa cible et les scènes d'action auraient pu être plus trépidantes. Ce sera toutefois suffisant pour occuper le temps sans trop d'effets secondaires.
Les plus grands se concentreront plutôt sur les détails qui font sourire. Les hommages ne manquent pas, que ce soit aux westerns et à des classiques comme West Side Story, Star Wars et Les sept samouraïs. Le protagoniste s'amuse régulièrement à briser le quatrième mur, à commenter ce qui se déroule à l'écran et même à asséner des blagues à l'endroit de l'industrie cinématographique. C'est d'autant plus drôle qu'il possède la voix - et même la personnalité - de Michael Cera, un acteur volubile qui est hilarant à ses heures. Le reste de la distribution vocale anglophone n'utilise pas toujours à bon escient ses grands noms (Michelle Yeoh, Djimon Hounsou), permettant néanmoins à Ricky Gervais de se payer du bon temps en méchant de service et, surtout, au truculent Samuel L. Jackson de délirer en mentor.
Ce qui rend ce projet encore plus unique est qu'il s'agit d'un remake de Blazing Saddles, la parodie délirante de Mel Brooks (qui prête justement sa voix au shogun) qui a pris l'affiche en 1974. Le ton est bien entendu plus doux, l'humour douteux et politiquement incorrect qui ne passerait plus à notre époque a disparu, mais l'essence y est. À la fois l'intrigue qui est transposée dans un univers asiatique et animal, les personnages attachants, les situations incroyables et de nombreux gags, dont la séance de flatulences et ce cheval qui se fait assommer d'un solide coup de poing. Ironiquement, c'est lorsque l'histoire s'en détourne pendant la conclusion que le long métrage s'avère le moins convaincant, appelant évidemment l'unité du groupe en se donnant la main pour sauver des êtres en danger. Et quelle idée saugrenue que cet affrontement final sur un immense siège de toilette...
Bien sûr, il faut avoir vu et se rappeler de cette jouissive comédie culte pour apprécier Paws of Fury: The Legend of Hank à sa juste valeur. Sinon, il s'agit d'une simple animation qui se situe au ras des pâquerettes, divertissante et vite oubliée, qui aura énormément de difficulté à s'imposer devant de gros calibres comme Lightyear et Minions: The Rise of Gru. Au moins, cela demeure excellent à côté de l'exécrable court métrage qui le précède.