Selon la définition que fait le film de lui-même, ce nouveau Frissons serait une « re-suite ». Parce que oui, on parle beaucoup de Frissons dans Frissons. Le premier opus démystifiait déjà le film d'horreur à même un film d'horreur, mais ici on pousse l'audace encore plus loin en ramenant plusieurs éléments de la franchise, souvent en s'en moquant d'ailleurs. Ce qui aurait pu donner quelque chose de brouillon, de confus, s'avère assez efficace, tant scénaristiquement que techniquement.
Frissons version 2022 se déroule 25 ans après les évènements survenus à Woodsboro dans le premier film. Un nouveau tueur revêt le masque fantôme et cible un groupe d'adolescents, en lien avec les meurtres passés. Plusieurs personnages originaux sont de retour, dont ceux interprétés par Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette. Si nous sommes ravis de revoir des visages familiers, on se réjouit également des nouveaux personnages, tous irrésistibles. Melissa Barrera et Jenna Ortega, qui interprètent des soeurs mal barrées (c'est le moins qu'on puisse dire), cadrent bien au centre de cet univers sanglant.
Même si on ne révolutionne rien ici d'un point de vue narratif, la proposition est assez originale, brillante, et loufoque, pour convaincre autant les fans de la première heure que les nouveaux adeptes. Les amateurs d'hémoglobine seront aussi ravis d'apprendre que Ghostface poignarde encore allègrement les pauvres citoyens de Woodsboro. Le couteau est toujours son outil de prédilection et ses apparitions derrière une porte ou dans l'angle mort de ses victimes vous feront sursauter à quelques reprises. D'ailleurs, les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett ne se gênent pas pour jouer avec les codes de l'horreur, dont la musique inquiétante, pour établir un climat de tension haletant. L'esprit de Wes Craven perdure définitivement dans ce nouveau chapitre.
Frissons est presque une parodie de lui-même, ce qui, dans les faits, n'est pas une mauvaise chose puisqu'on obtient, au bout du compte, un assez bon film. On a probablement abusé un peu trop du procédé de « Méta-cinéma » et l'histoire manque peut-être d'originalité, mais ce Frissons 5 représente tout de même l'effort le plus convaincant depuis l'original.