Fracture s'inscrit dans la suite logique des drames judiciaires classiques - entre le policier et le judiciaire en fait - qui mettent en vedette un meurtrier surdoué qui croit avoir commis le crime parfait contre un jeune avocat-enquêteur à la recherche de preuve. Le nerf de la guerre demeure la confrontation entre les deux acteurs, ici un Anthony Hopkins en forme mais qui a du mal à se renouveler et un Ryan Gosling qui répond à la pression. Leur face-à-face recèle quelques belles surprises et des performances de haute voltige, mais l'enrobage manque de finition.
Ted Crawford abat sa femme d'une balle dans la tête lorsqu'elle rentre de l'hôtel où elle vient de passer la journée avec son amant. Crawford avoue son crime sans attendre, et cela semble être une autre condamnation facile pour le procureur de la couronne Will Beachum, promis à un bel avenir. Mais l'arme du crime demeure introuvable, et l'arrogant Beachum doit chercher de nouvelles preuves pour faire inculper le meurtrier, qui choisit de se représenter lui-même.
Quand Fracture cesse d'être un drame judiciaire, il devient une enquête trop classique qui passe très près de tomber dans le même type d'exploration psychologique qu'a présenté Le zodiaque un peu plus tôt cette année, mais sans jamais s'y abandonner complètement. Autrement, c'est un drame judiciaire efficace ne serait-ce que pour la tension installée lors des trop courtes séquences de procès. Un moment insoutenable avec un téléphone cellulaire fonctionne d'ailleurs étonnamment bien, parce que le réalisateur a réussi à rendre son personnage principal sympathique malgré ses problèmes d'ego.
Hopkins et Gosling sont énormément sollicités par un scénario qui laisse beaucoup de place au dialogue et aux confrontations en face-à-face. Malheureusement inégal, le film offre quelques bons moments de rencontre entre les deux acteurs - tous les deux à la hauteur de la situation - mais révèle ses faiblesses dans son développement narratif beaucoup trop simple. Certains raccourcis deviennent des incohérences - pourquoi diable ne pas appeler l'accusé à témoigner? - et agacent un peu tandis que le récit perd un peu de vigueur dans le deuxième tiers. La finale, modeste tout de même et bien plus réaliste qu'à l'habitude, laisse cependant bonne impression.
Hopkins est si à l'aise dans la peau d'un génie manipulateur et confiant qu'il porte le film sur ses larges épaules. Des épaules de monument qui ne se renouvelle pas beaucoup dans ce rôle qui emprunte à Hannibal Lecter, sans le cannibalisme, mais qui est personnifié fort justement. Gosling lui donne une réplique tout aussi efficace, plus rafraîchissante même, et très crédible.
Fracture est un film satisfaisant qui n'utilise pas d'artifices pour séduire. La recette est simple et elle est ici réduite à la prestation des acteurs. La réalisation discrète et l'utilisation d'une musique intrigante et fort à propos encouragent leur confrontation qui, malgré quelques flammèches, n'est pas toujours aussi mystérieuse et convaincante qu'espéré.
Fracture s'inscrit dans la suite logique des drames judiciaires classiques qui mettent en vedette un meurtrier surdoué qui croit avoir commis le crime parfait contre un jeune avocat-enquêteur à la recherche de preuve. Le nerf de la guerre demeure la confrontation entre les deux acteurs. Leur face-à-face recèle quelques belles surprises et des performances de haute voltige, mais l'enrobage manque de finition.