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4 jours dans l'enfer du manque.
Rodrigo Garcia est un cinéaste à la sensibilité féminine indiscutable. Si l’on enlève toutes ces productions télévisées et/ou séries ainsi que le thriller « Les passagers » ou son délire religieux avec Ewan Mc Gregor intitulé « Les derniers jours dans le désert », tous ces films sont dédiés aux femmes, à des questionnements et thématiques qui leur sont propres, à leurs douleurs comme à leurs doutes, à la maternité comme aux rapports qu’elles entretiennent entre elles. Et cela depuis son tout premier long-métrage très joliment intitulé « Ce que je sais d’elle... d’un simple regard » il y a plus de vingt ans. « Four good days » ne déroge pas à la règle car il développe la relation entre une mère et sa fille sous couvert de lutte contre la toxicomanie et la dépendance qui va avec. Le film nous évite les sempiternels séjours en cure de désintoxication et se focalise sur les quatre jours où une jeune femme doit être clean pour pouvoir tester un nouveau produit de substitution révolutionnaire. Quatre jours décisifs après une décennie de rechutes où sa mère accepte une dernière fois de l’épauler et de l’accueillir chez elle.
Le sujet n’a rien de révolutionnaire mais son traitement change un petit peu et il est surtout porté par deux actrices au firmament qui font énormément dans la réussite de ce « Four good days ». Glenn Close, reine de la transformation et des rôles extrêmes (comme son rôle transgenre dans « Albert Nobbs » de Garcia justement) montre ici qu’elle est tout aussi incroyable et juste dans un rôle plus sobre et consensuel. La transformation physique est ici à mettre au crédit de Mila Kunis qui dès sa première apparition nous sidère. On dirait vraiment une héroïnomane en fin de vie à tel point que c’en est bluffant et qu’elle nous fait peur. Elle n’en fait jamais trop dans les mimiques et on y croit. Leur duo est déchirant de vérité et on a peur pour le personnage de mère aimante joué par Close que celui joué par Kunis fasse une rechute. La tension est à son paroxysme notamment lors d’une scène dans un squat qui fait froid dans le dos, tant la déchéance est de mise et le lieu glauque à souhait fait presque penser à un film d’horreur.
On pourra reprocher comme d’habitude à Garcia la platitude de sa mise en scène qui se confirme une nouvelle fois ici. En effet, « Four good days » s’assimilerait presque à un vieux téléfilm M6 du dimanche après-midi sur la forme. On peut donc sans hésiter voir ce film sur un écran de télévision mais cela n’enlève rien à la force du propos. Inspiré par une histoire vraie, le long-métrage se refuse de juger qui que ce soit et inspire plutôt la compassion et l’espoir. En plus de nous livrer une superbe leçon sur la maternité. Et cette œuvre traite parfaitement de tous les dommages collatéraux qu’une telle addiction peut avoir sur un noyau familial (la sœur laissée pour compte parce que la mère est obnubilée par la dépendance de son autre fille, les enfants placés, le remise en question du pourquoi de cette addiction de la part d’un parent, ...). Certains aspects sont juste effleurés mais ne sont pas le thème central d’une œuvre belle et forte qui nous émeut et nous happe du début à la fin.
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