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Wishcraft.
Le troisième opus de cette sympathique mini saga horrifique est sans conteste le meilleur. D’abord parce qu’il conclut admirablement l’intrigue générale qui relie les trois épisodes mais aussi parce que, pris à part, c’est le plus abouti et le plus original. Après les slashers des années 90 puis 80, ce « Fear Street 1666 » fait donc un retour dans le temps de plus de trois siècles pour s’établir à l’époque des premières colonies d’Amérique. A une époque où la sorcellerie déclenchait l’ire des esprits les plus crédules. On est donc, en tout cas dans les deux premiers tiers du film, plongé dans une ambiance de film d’époque et de chasse aux sorcières parmi les pèlerins faisant un peu penser à « The Witch » de Robert Eggers. En moins auteuriste et plus accessible néanmoins de manière à ne pas trop trancher avec les autres épisodes. Ce n’est pas poseur ni ennuyant et encore moins prétentieux au moins.
Les décors, l’atmosphère et les traditions de l’époque sont bien rendus. La direction artistique est donc de belle qualité et Janiak s’approprie tout aussi bien cette époque que les précédentes. Il semblerait qu’il puisse ici laisser davantage de place à sa créativité que sur les deux premiers fortement inspirés de l’ambiance « Stranger Things ». Toutes proportions gardées on a même droit à quelques magnifiques plans à la Terrence Malick (oui, oui!) voire à « Midsommar » d’Ari Aster. Et c’est dans ce segment du XVIIème siècle que l’on a enfin peur. En effet, la scène de l’église fait tressaillir et nous met profondément mal à l’aise tout comme la plongée dans l’antre du Mal qui est plutôt bien négociée et malsaine. On est donc vraiment surpris par ce virage à 180 degrés très malin et qui se fond parfaitement dans le reste en nous donnant les réponses manquantes à cette malédiction qui court sur les trois opus.
Enfin, pris dans son ensemble, cette anthologie s’avère vraiment cohérente et le rebondissement qui nous est offert dans ce segment rebat les cartes avec plaisir et nous donne une tout autre perception des deux autres. Quand, dans une rupture narrative très osée, « Fear Street 1666 » repart en 1994 pour résoudre l’histoire on est plutôt surpris. Car une rupture de ton également s’opère. Mais cela passe parfaitement et Janiak nous offre un final ludique en forme de « combat de titans des boogeymen » qui ferait pâlir d’envie « Freddy VS Jason ». Toutes les pièces du puzzle se mettent en place et l’anthologie se clôture sans accroc avec le plaisir non feint d’avoir vu une belle petite saga intelligente et maline. Une saga qui fait autant office d’hommage à tout un pan du cinéma horrifique en y apportant sa petite touche. Entre classicisme, référence et modernité, « Fear Street » est plutôt un projet réussi pour les amateurs mais il aurait juste gagné à faire plus peur et aller autant dans les frissons que dans le gore.
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