Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
France, terre de larmes, tendresse et rires.
L’ancien Robin des bois PEF avait commencé sa carrière de réalisateur avec une sympathique et originale petite comédie lunaire, « Essaye-moi ». Depuis, il a surtout réalisé des comédies à l’humour bien lourd, un humour qui passe ou pas selon le caractère de chacun et l’humeur, comme pour « Les Profs » et sa suite qui ont néanmoins cartonné au box-office. On est donc étonné de retrouver le réalisateur à la barre de ce drame inspiré de faits réels qui conjugue un peu le rire avec la carte tendresse. On est tout aussi étonné de voir que le cinéaste a retrouvé un peu de punch et de maîtrise dans sa mise en scène, comme dans son premier film, abandonnant relativement les cadrages plats et les champs/contrechamps.
Avec « Fahim », il s’empare d’une belle histoire et lui rend honneur même si le film est loin d’être génial et inoubliable. Le prologue d’une dizaine de minutes montrant la vie du petit Fahim et de sa famille au Bangladesh puis leur périple pour rejoindre la France est trop elliptique et ne rend pas assez compte des conditions de vie dans ce pays, ni du contexte politique. Et on ne comprend pas exactement les raisons de ce choix. Il n’empêche, c’est réalisé avec soin et respect. En revanche, les quelques flashbacks qui reprennent place au Bangladesh en plein milieu du film sont mal amenés et maladroits. Et, encore une fois, le jeu d’échec n’est vraiment pas le sport le plus facile à filmer ni le plus palpitant. Il faut malheureusement avouer que PEF ne parvient pas à transcender cet écueil. Pour qui ne joue pas à cette discipline, ce n’est guère intéressant. Mais cela n’accapare pas trop de temps sur le long-métrage, le script se focalisant plus sur les côtés récit initiatique et relations humaines avec une petite pointe de politique.
En effet, le long-métrage se penche sur le sort des réfugiés politiques mais ce n’est pas non plus le côté le plus réussi, PEF prenant de manière trop engagée parti pour l’accueil de ceux-ci sans nuancer le propos. Mais il montre bien que la façon de traiter les réfugiés et les sans-papiers sur le territoire au niveau administratif est kafkaïenne et que la réponse policière est inadaptée. Ce qu’on aime en revanche dans « Fahim » c’est la tendresse sincère envers les personnages. Ils sont tous ou presque dépeints avec une bienveillance loin d’être naïve, une bienveillance salutaire et qui fait du bien. Il y a quelques moments comiques qui fonctionnent sans jamais forcer le trait. On pense notamment au bagout d’un Depardieu sobre et touchant qu’on n’avait pas apprécié comme cela depuis un bail. Il y a aussi de petites touches d’humour bienvenues en rapport avec le fossé culturel comme lorsque Fahim ne comprennent pas la dame qui les prend pour des mendiants et leur donne une pièce. « Fahim » est un film touchant, qui fait même verser sa petite larme à la fin, mais trop convenu et imparfait pour qu’on y adhère totalement.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.