Le nouveau Point Break n'a comme seules ressemblances avec l'ancienne version un agent infiltré et un leitmotiv flirtant avec la spiritualité (et quelques clins d'oeil ici et là). En vrai, Point Break 2.0 a davantage de similitudes avec le premier Fast & Furious qu'avec le film d'action des années 1990 mettant en vedette Patrick Swayze et Keanu Reeves. Faire une adaptation libre n'a rien de malséant, mais emprunter si peu d'éléments à une production et s'approprier par la suite son branding est désolant. Si le nouveau Point Break avait été une réussite peut-être n'aurions-nous pas ce débat, mais comme il est encore plus risible et décousu que le film qui l'a inspiré, nous remettons sérieusement en doute l'intérêt de ce pâle remake.
Dans le nouveau film, Johnny Utah est une jeune recrue du FBI qui a, dans sa jeunesse, été un athlète de sports extrêmes et une vedette YoutTube. Après que des criminels aux habiletés physiques exceptionnelles aient commis quelques méfaits à travers le monde, Utah se donne comme mission d'infiltrer le groupe et de gagner leur confiance afin de découvrir leurs motifs et l'endroit de leur prochain crime.
La direction artistique a définitivement voulu nous rendre ces petits délinquants cool. Ils fument des joints, ils ont des tatouages, ils se battent dans les sous-sols des gares abandonnées, ils font la fête sur le yacht de leur « commanditaire », ils ont des valeurs écologistes (quand l'un d'eux ramasse une canette alors qu'ils escaladent une montagne, on ne peut s'empêcher de rire un peu tellement on pousse la note), ils repoussent sans cesse leurs limites et, évidemment, ils sont bons dans tous les sports extrêmes imaginés par l'homme. Le portrait est tellement gros et caricatural que l'effet « cool » désiré est complètement désamorcé.
Le montage et le scénario de ce film en sont certains des pires des dernières années. On ne donne jamais au spectateur toute l'information nécessaire à sa compréhension, et si on la lui donne, on attend à la dernière seconde avant de la lui lancer au visage. On apprend, par exemple, que Johnny était un expert en descentes quelques secondes avant qu'il se lance en snow sur l'une des montagnes les plus dangereuses de la planète. Et on ne peut pas dire non plus qu'il y a de puissants dialogues ici. On nous remâche toujours une spiritualité à 2 sous qu'on est vite épuisé d'entendre.
Il faut dire qu'il y a de beaux corps et de beaux paysages dans le nouveau Point Break, mais même le torse nu de Luke Bracey ne peut excuser la faiblesse des textes et ses incohérences. Le cliché est placardé mur à mur et on a bien du mal à l'oublier, malgré toute notre bonne volonté. On comprend mieux maintenant pourquoi Gerard Butler - qui avait été approché pour interpréter Johnny - a préféré passer son tour...