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Petit théâtre libertin.
Dans la plus grande tradition des films qui s’apparentent à du théâtre filmé (et assumé ici), « Et plus si affinités » est plutôt sympathique et nous fait penser un bon moment. On n’est pas dans le vaudeville bas de gamme à la « Ma femme s’appelle Maurice » ni dans les comédies intellos à la « Carnage », pour rester dans ce type de huis-clos à tendance comique, mais voilà une petite comédie à la fois légère et parfois profonde qui fait passer un bon petit moment. On est certes loin des maitres-étalon du genre tels que « Le Dîner de cons » ou « Le Prénom » mais c’est correct et correctement fait bien qu’on n’en gardera pas un souvenir impérissable. Justement parce que tout cela est bien trop plan-plan niveau réalisation et qu’Olivier Ducray ne cherche jamais à élever sa mise en scène au-delà de l’illustratif.
Le long-métrage est le remake d’un film espagnol, « Sentimental » de Cesc Gay, lui-même adapté d’une pièce de théâtre, on est donc pas trompé sur la marchandise et on sait ce que l’on va voir. Il est aussi amusant aussi de retrouver le duo formé par Isabelle Carré et Bernard Campan dans ce film en mode couple en fin de vie. En effet, ils étaient tous les deux à l’affiche de l’agréable « La Dégustation » l’an passé qui les voyaient vivre une histoire d’amour naissante. C’est comme si « Et plus si affinités » les transportait dans le temps quelques années plus tard. Ils forment en tout cas un couple d’acteurs à l’écran à la synergie indéniable. Ici le quatuor d’acteurs est complété par Pablo Pauly, découvert dans « Patients », et dont le charme singulier fonctionne ici à plein régime aidé par la peu connue et pétillante Julia Faure. Ce carré de comédiens est tout à fait charmant et indiqué ici.
On a le droit à quelques bons éclats de rire dans cette comédie qui parle de libertinage et de l’usure du couple. Des thèmes intéressants et profonds qui sont bien traités sous couvert d’un film à priori boulevardier mais qui s’avère assez profond par instants, notamment sur la fin qui se révèle plus grave qu’attendu. Il y a même quelques réflexions bien senties sur notre époque contemporaine et la manière de voir les relations humaines, amoureuses et de couple. À noter que la plupart des moments d’humour viennent des réactions du personnage de Bernard Campan, parfait dans ce rôle de bourgeois aigri et quelque peu fermé. Le tout est très rythmé et l’écriture des dialogues est ciselée mais il faut avouer que c’est agréable mais pas inoubliable. Une petite bulle de détente qui fait du bien sur le coup mais qui s’oublie vite et ne révolutionne rien.
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