Ernest et Célestine : Le voyage en Charabie

Lambert Wilson et Pauline Brunner, épaulés de nouvelles voix, participent avec ferveur à ce concert audio-visuel dans lequel parents verront des liens avec l'émergence des musiques de libération pendant que les enfants pourraient trouver d'autres pour contrecarrer la devise de ce pays pas si imaginaire que cela.

Une chanson de l'auteure-compositrice-interprète française Pomme vient compléter la proposition qui s'harmonise parfaitement avec l'ambiance feutrée, magique et familiale du temps des Fêtes.

Élevée au rang de personnage à part entière, la musique composée par Vincent Courtois se déploie d'ailleurs de très belle manière et devient un véritable vecteur de bonheur... Surtout dans ce pays qui n'avait droit qu'au do depuis des années...

Le film, empreint de douceur malgré les nombreux rebondissements, sied au style des dessins en pastels et en aquarelles, inspiré des livres de Gabrielle Vincent. 

Julien Chheng et Jean-Christophe Roger signent une mise en scène alerte portée par une animation de belle facture, quoique plus conventionnelle que les riches pastels du premier volet.

Ce retour à ses origines permet une fois encore de célébrer avec un sens joyeux du burlesque le non- conformisme et de sensibiliser les plus petits à la notion de dictature. Avec de la malice et de la tendresse à revendre. Vivement le troisième volet !

Le récit intime se glisse dans les interstices d'une course assez folle, conduite avec beaucoup de tendresse, qui jamais ne cède à la facilité de l'action pure.

Moins bouleversant mais aussi solaire que le premier, la suite des aventures de l'ours et de la souris reste un ravissement d'animation traditionnelle.

Dix ans après le premier film d'animation, l'improbable duo s'offre une nouvelle aventure pleine de charme et d'intelligence. Un réjouissant cadeau de Noël.

L'écho que le scénario fait avec quelques tragiques réalités géopolitiques trouve sa place dans cette fable engagée et formellement magnifique.