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Vol à altitude modérée.
Christophe Barratier avait délaissé un temps les feel-good movies qui ont fait son succès pour réaliser un thriller sur le monde de la finance, « L’Outsider ». Plutôt pas mal, ce film n’avait cependant pas rencontré le succès escompté. Il retourne donc à ses premières amours avec cette comédie dramatique mâtinée de récit d’apprentissage qui marche fortement sur les traces de « Intouchables » et « Patients ». Un peu trop peut-être d’ailleurs car il plie forcément sous ses deux écrasantes comparaisons. Fondre la thématique du handicap physique dans un cocktail de bonne humeur, de drame et de rire(s) aboutit donc à un résultat probant que le cinéma français semble avoir adopté sous forme de recette. Sans surprise et convenu « Envole-moi » déroule donc son petit programme attendu de manière assez plaisante.
Remake d’un film allemand à succès lui-même adapté d’un roman, le long-métrage ne jouit cependant pas d’assez de circonvolutions narratives pour convaincre pleinement. Il ne sort pas du tout-venant de la production cinématographique française calibrée et formaté pour un prime-time sur une grande chaîne (où d’ailleurs ce film devrait cartonner tant il fait du bien en ces temps moroses). On sait comment tout cela va se dérouler et surtout comment cela va se terminer. En l’occurrence bien, c’est le propre du feel-good-movie et ce côté très prévisible et programmatique est un peu dommage. « Envole-moi » coche toutes les cases prévues : des seconds rôles un peu outranciers (le voisin facho est un cliché sur pattes) aux moments d’hésitation et de doute en passant par la musique mélo (à la fois discrète mais qui a trop tendance à surligner quand on doit être triste).
Tout cela est donc plutôt agréable pour ses belles valeurs et sa bonne humeur communicative et il a le mérite d’être assez court. Mais ce n’est pas là que le nouveau film de Christophe Barratier nous plaît le plus. Il réussit à donner à son nouveau projet une facture réellement cinématographique et qui s’affranchit de l’esthétique télévisuelle dans laquelle on l’aurait bien trop vite rangé. Et c’est une surprise sur le plan formel. Sa caméra tente de ne pas se limiter à de tristes champs / contrechamps et des plans fixes en vigueur dans ce type de productions mais, au contraire, à varier ses plans de caméra. La scène de la voiture dans la carrière, presque de l’acabit d’une pub pour la marque de voiture, en est le parfait exemple : propre et stylée même si gratuite. Ensuite et surtout, on ne peut que louer le charisme de Victor Belmondo, qui n’a rien à envier à son grand-père, et son osmose avec son jeune partenaire de jeu. « Envole-moi » est donc hautement sympathique mais aussi fort gentillet et son final développe d’ailleurs un peu trop d’emphase mielleuse. Mais cela reste beau, sincère et généreux.
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