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La proposition semble claire, du titre au résumé : fondre l’univers et les bases d’un jeu vidéo dans une série B décomplexée et folle. Et c’est clairement réussi parce que « Boss Level » n’essaie jamais d’être plus que ce qu’il propose. Soit un moment de divertissement à la fois ludique et généreux en compilant le cinéma et l’esprit des jeux vidéo. Et quoi de mieux que le principe de la boucle temporelle à la « Un jour sans fin » pour cela? Si les premières minutes sont peut-être trop directes et manquent de préambule, on s’adapte à la vitesse narrative à laquelle nous plonge ce film assez rapidement pour finir accroc. Et le script capitalise sur la connaissance qu’à le spectateur de ce sous-genre du septième art avec les codes du huitième (le jeu vidéo donc) pour nous proposer une œuvre sous amphétamines à la fois généreuse et décomplexée qui amuse autant qu’elle réjouit. C’est du cinéma de consommation rapide certes mais hautement sympathique, qui ne fera peut-être pas date mais qui remplit son cahier des charges avec brio.
On a donc un personnage joué par un Franck Grillo très charismatique qui assume pleinement le fait de tenir un film sur ses épaules. On en vient même à regretter que l’acteur n’ait pas davantage percé ailleurs que dans des seconds rôles (comme dans le MCU), des séries B (« American Nightmare 2 ») ou des films destinés à la VOD comme ici. En effet, il a une vraie gueule de cinéma et il brille comme jamais dans ce type de cinéma d’action. « Boss Level » fait penser à un croisement entre « Haute tension » pour le côté sur-vitaminé, « Free Guy » pour le côté ludique et geek et le génial « Edge of Tomorrow » pour l’aspect boucle temporelle. Jamais prétentieux, le film gagne ses lettres de noblesse en étant humble et en magnant le second degré avec beaucoup de finesse. On sent que le but premier des instigateurs du projet est de donner du plaisir. Dans l’action, dans les références, dans les répliques cyniques ou rironiques envoyées aux cinéphiles comme aux gamers, c’est parfaitement négocié. Cette série B ne se prend jamais au sérieux et c’est tout à son honneur.
« Boss Level » met presque les spectateurs dans la peau de joueurs avec différents « boss » à affronter grâce à son script bien pensé. D’ailleurs, il est dommage qu’on ne voie pas plus d’affrontements séparés avec les différents combattants présentés dans le film. Mais il y a un budget limité, on le sent, qui confère un aspect un peu cheap à l’ensemble (comme cette machine temporelle aux effets spéciaux très limites). Cependant, le côté sincère, rythmé et plein d’idées amusantes fait passer la pilule. Comme l’histoire d’amour lambda ou les velléités vues et revues du vilain compensées par ce fameux second degré salvateur. Mel Gibson ou Naomi Watts semblent être venus payer leurs impôts pour jouer dans ces décors de carton-pâte un peu vieillots mais cela fait partie du charme de l’ensemble. Et Joe Carnahan, prometteur cinéaste des années 2000 (« Narc »), est toujours aussi doué pour les scènes d’action. Bref, une œuvre bis entre science-fiction, action et comédie qui frappe juste dans chacun de ces trois genres malgré quelques invraisemblances, son manque de budget et son côté « cinéma fast-food ».
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