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Internal Psy Invasion.
Voici le second film du britannique Michael Pearce qui nous avait plutôt conquis avec sa première œuvre, « Jersey Affair », un suspense au cordeau, étouffant et prenant place sur la petite île de Jersey au large des côtes françaises. Après cet essai prometteur, il revient avec « Encounter » quelques années plus tard. Le cinéaste opère ce qui s’appelle un sacré virage à 180 degrés. En effet, ici il est question d’invasion extraterrestre par le biais des insectes et d’un père semblant venir au secours de ses deux fils pour les sauver. On n’est donc ni dans un contexte similaire et encore moins sur un sujet approchant. Mais ce résumé empreint de science-fiction et de film catastrophe, c’est celui qui est proposé au spectateur. Pourtant, plus le film avance, plus on comprend que l’intérêt est totalement ailleurs. Pas que ce second long-métrage fasse de la fausse publicité mais c’est davantage pour brouiller les pistes puisqu’il va nous surprendre en n’étant tout sauf ce qu’il laissait paraître, ce qui est d’ailleurs un excellent point. Sauf qu’il ne prend pas forcément une direction satisfaisante, loin s’en faut. Pire, il en prend trop de différentes et finit par nous perdre et on en vient à se dire quel était vraiment le but premier. Entre le film d’invasion extraterrestre avec hôte du type « L’invasion des profanateurs de sépultures », le drame familial post-apocalyptique comme « Light of my life », le road-movie en forme de cavale dans l’Ouest américain (au hasard « Thelma et Louise ») ou encore le film parano-psychologique tel que le très particulier « Bug » de Friedkin, déjà avec des insectes, cet « Encounter » mange à tous les râteliers et finit par ne plus satisfaire personne.
Le mélange des genres n’est pas une mauvaise idée en soi, même s’ils sont nombreux, mais il faut avouer qu’il y a une question de dosage et surtout qu’il est nécessaire que cela ait un peu de bon sens narratif. Ici, on ne sait pas trop ce que Pearce a voulu nous dire, ni où il a voulu nous emmener. On se retrouve face à une œuvre bancale où certains moments sont tout de même réussis et captivants (le kidnapping intrigant du début ou encore l’arrestation sur la route), d’autres dont on se demande ce qu’ils viennent faire là ou encore certains qui semblent là pour recoller les morceaux épars d’un film qui part dans tous les sens. « Encounter » c’est regarder un long-métrage certes imprévisible mais qui manque de cohérence et de sens. On peut encore noter que le cinéaste sait filmer et qu’il sait mettre en valeur des lieux peu communs. Même si l’Ouest américain est devenu avec le temps un vivier de rêveries collectif pour tout cinéphile, le cinéaste parvient à trouver des décors atypiques et à les magnifier (comme cette ville minière abandonnée). On ne peut également lui retirer que malgré un contenu très bordélique, l’ensemble se suit sans ennui. Mais lorsqu’on comprend que l’invasion est psychologique, que le stress post-traumatique des soldats américains entre en jeu, qu’un agent de probation s’en mêle et que les parents sont laissés de côté tandis que des rednecks s’invitent à la fête, on décroche. C’est trop de choses mises n’importe comment pour un scénario et un film qui n’en demandaient pas tant.
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