Une vérité inéluctable ressort de cette production anonyme à la sauce américaine : personne ne se tire indemme du secondaire, que l'on ait été la reine ou le rejet de la promotion, nous sommes marqués au crayon indélébile par ces expériences qui - semble-t-il - forment notre personnalité et notre avenir. C'était pourtant un point de départ très pertinent, pourquoi avoir choisi la voie facile de la dérision? Pourquoi s'être acharné à faire de cette réalité une toile de fond à une histoire puérile et grotesque? Pourquoi, encore une fois, avoir opté pour l'exagération au lieu de se tourner vers la sobriété, la pertinence? On a l'habitude d'excuser un tel comportement assumant qu'il provient d'élucubrations américaines, mais dans ce cas précis, même les Américains et leurs comédies stéréotypées auraient pu faire mieux.
Marni a vécu l'horreur au secondaire, étant la cible préférée d'une garce, capitaine des cheerleaders, qui se prénommait Joanna. Quelques jours avant le mariage de son frère, elle se rend chez ses parents pour les préparatifs de l'évènement, excitée de rencontrer enfin celle qui épousera son grand frère. Mais elle ne s'attendait guère à tomber face à face avec sa pire ennemie, la terrible Joanna. Puisque les parents de cette dernière sont décédés il y a quelques années, la jeune femme a été prise en charge par sa tante, qui se trouve à être l'ex-meilleure amie de la mère de Marni. Les quatre jeunes femmes devront gérer leurs frustrations mutuelles pour ne pas ruiner la cérémonie.
Réunir de brillantes actrices au grand écran, telles que Jamie Lee Curtis et Sigourney Weaver, n'apporte pas nécessairement le succès et la réussite d'un film; on peut encore une fois le constater avec Encore toi. Les comédiennes font du mieux qu'elles peuvent pour soutenir cette comédie ridicule qui dépeint une réalité démesurément incohérente et prévisible. Deux jeunes femmes qui brisent des assiettes, se tirent les cheveux et tombent dans la piscine n'a rien de rafraîchissant ni de drôle, et encore moins d'inventif. Et c'est sans parler de la finale qui défie toutes les règles de l'ineptie.
Au lieu de quelques répliques sanglantes, au lieu d'un humour « scénarisé », on a opté pour une comédie de situation. On a misé sur le jeu physique d'actrices qui, malgré leur talent respectif, n'ont pas les facultés nécessaires pour rendre la scène efficace (il faut voir Jamie Lee Curtis s'élancer pour faire « la boulette » ou Kristen Bell tomber dans un ravin pour comprendre l'importance des lacunes). Et, comme si quatre femmes plus ou moins assumées dans leur rôle n'étaient pas assez, on ajoute au lot Betty White qui, depuis quelques années, est prisonnière d'un personnage de grand-mère hystérique et sénile.
Encore toi est une énième tentative du cinéma américain de faire d'une bonne idée un profit rentable. Ce qui est malheureux, c'est que ce ne sont pas les « bonnes » idées qui manquent à Hollywood, mais plutôt l'affluence de créateurs compétents capable de les rendre brillantes.
Réunir de brillantes actrices au grand écran, telles que Jamie Lee Curtis et Sigourney Weaver, n'apporte pas nécessairement le succès et la réussite à un film; on peut encore une fois le constater avec Encore toi.
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