On ne peut le nier, l'idée était bonne; ce n'est plus l'argent qui mène le monde, mais bien le temps. Les humains ne travaillent plus pour amasser des liquidités mais pour survivre jusqu'à la fin de la journée. Tous arrêtent de vieillir à 25 ans et doivent bûcher dur pour conserver leur place sur cette Terre, mais comme dans notre société mercantile actuelle, certains, plus puissants que d'autres, dirigent le système et profitent de la pauvreté des moins chanceux. Malheureusement, à Hollywood comme ailleurs, il ne suffit pas d'avoir une bonne idée, il faut savoir la mettre en pratique.
In Time ressemble davantage à un pilote (ou un résumé d'une saison complète; ça dépend du point de vue) d'une série télévisée américaine à gros budget qu'à une oeuvre cinématographique indépendante. Énormément d'informations sont envoyées au visage du public sans véritable constance. Les scénaristes semblent avoir été contraints, vu la durée limitée de la production (tout de même paradoxal quand on sait que le film parle justement de temporalité), de réduire les justifications pour laisser davantage de place à l'action. La genèse de ce nouveau système sociétaire nous est expliquée par la voix du personnage principal: « J'ignore comment c'est arrivé, mais je sais que ça existe »; un peu simpliste comme explication vu l'importance et la profondeur du sujet.
La trame narrative est truffée de failles que l'on aurait pu facilement éviter en prenant le temps d'établir les balises de l'histoire. Il est également difficile de prendre au sérieux un univers dans lequel les voleurs sont appelés « fauche-minute » (Minutemen) et les policiers « gardien du temps » (Timekeeper). Le film s'avère un mélange conscient entre Bonnie and Clyde, Robin des Bois et The Matrix Reloaded (pour son attrait philosophique mal assumé), et rien dans ce long métrage ne nous donne l'impression d'une innovation particulière ou même d'une tentative d'innovation. On applique une formule classique - axée sur le divertissement - à un concept qui aurait mérité une exploitation plus réfléchie.
Justin Timberlake livre une performance honnête, mais la pauvreté du scénario l'empêche de se démarquer comme il a eu la chance de le faire dans The Social Network ou Friends with Benefits, par exemple. Amanda Seyfried nous apparaît quant à elle, dans ce film, comme une actrice interchangeable; n'importe quelle belle comédienne alphabète aurait pu incarner cette fille de riche aux tendances anarchiques. Ce n'est pas les nuances de son personnage ou la diversité des registres de son jeu qui permettront au film de s'élever. Même Olivia Wilde, qui interprète la mère de Timberlake (!!), est plus convaincante malgré ses quelque deux minutes à l'écran.
Le film d'Andrew Niccol a visiblement été produit à la hâte, comme si on avait été impatient de dévoiler cette bonne idée au public. Seulement, il faut du TEMPS pour trouver les meilleurs moyens de transmettre un point de vue et encore plus pour réussir à développer efficacement une philosophie qui l'appuierait. L'équipe de In Time n'a pas su écouter ses propres sermons et a finit par produire une oeuvre que l'on pourrait aisément décrire comme une banale perte de temps.
Les scénaristes semblent avoir été contraints, vu la durée limitée de la production (tout de même paradoxal quand on sait que le film parle justement de temporalité), de réduire les justifications pour laisser davantage de place à l'action.
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