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De la fête à la folie.
De la joie au drame. Très bons et beaux acteurs!
Quand les rêves fous s’imposent, un jour, tout explose!
Une histoire rocambolesque, des interprètes burlesques, une fable sur le grand amour? Presque!!!
Folie et déprime (à deux).
L’équilibre entre tragédie et légèreté n’est pas toujours une chose aisée au cinéma! C’est le cas de le dire. Et « En attendant Bojangles » parvient à soutenir cet exercice ardu sur plus de deux heures. En effet, la fantaisie souffle sur la première partie du film tandis que le drame s’accapare la seconde de manière fluide et naturelle. Ce qui n’empêche pas des touches plus tristes qui se fondent dans la comédie et d’autres plus lumineuses dans l’émotion. En adaptant le roman éponyme Régis Roisnard signe là son meilleur film après le sympathique « Populaire » et le trop ambitieux mais décevant « Les Traducteurs ». Dès le générique virevoltant se déroulant lors d’une fête sur la Riviera, on est conquis. Et cette impression ne s’estompera que très rarement.
En effet, cette comédie dramatique mettant l’amour fou dans tous les sens du terme au centre des enjeux, nous cueille pour ne plus nous lâcher. Un homme et une femme transis d’amour l’un pour l’autre - et pour le surprenant jeune garçon fruit de leur relation - vont devoir faire face à la maladie mentale de la seconde. Et les joies et l’insouciance des débuts vont progressivement faire place à la folie de plus en plus envahissante du personnage joué par Virginie Efira. Deux semaines après le très réussi « Madeleine Collins » où elle brillait déjà, l’actrice, décidément incroyable et versatile, épate de nouveau ici dans un rôle encore une fois casse-gueule. Peu d’actrices sont capables de jouer la folie et le changement d’humeur de la sorte avec autant de maestria et de nuances. Et de l’associer à Romain Duris ne semblait pas de prime abord le choix le plus évident mais il s’avère une sacrée et judicieuse surprise. Leur alchimie est incontestable et ils forment tous deux un magnifique duo de cinéma! On y croit, on s’attache et on vit leur amour original qui s’affranchît de la réalité avec jubilation.
Il faut cependant accepter quelques longueurs dans la seconde partie. Et aussi cette impression étrange que le film se regarde d’une manière sporadiquement distraite. Difficile à expliquer mais c’est comme si on survolait le catalogue d’une histoire d’amour hors normes mais en y étant parfois exclu. Ceci dit, « En attendant Bojangles » se délecte comme une bulle de fraîcheur emplie d’une liberté qu’on ne connaît plus. Les années 60 et 70 durant lesquelles se déroule l’action sont parfaitement rendues par la grâce d’une mise en scène aérienne et enjouée ainsi que d’une direction artistique rutilante. Les scènes de fête sont incroyablement communicatives et amusantes. On sourit souvent et lorsque le final arrive l’émotion nous étreint sans crier gare. Rarement l’amour inconditionnel n’avait été montré de la sorte au cinéma, de manière si originale et décalée. La magie d’un duo d’acteurs en parfait alchimie et d’une réalisation pleine de fantaisie pour un cocktail périlleux mais réussi. Comme l’est ce long-métrage beau et fou qui nous fait vite oublier ces quelques défauts!
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