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La fille de son père.
Catherine Hardwicke est vraiment une réalisatrice à la fois éclectique (au vu des différents genres qu’elle abordé, difficile de trouver une cohérence dans sa filmographie et ce qui n’est pas un défaut en soi), touche-à-tout (aussi bien films, épisodes de diverses séries ou encore documentaires) et aux œuvres à la qualité très variable. Tenez-vous bien : on lui doit aussi bien le sympathique teen movie indé qui l’a fait découvrir (« Thirteen »), le premier volet de la saga « Twiligt », la version horrifique peu emballante du Petit Chaperon Rouge, un joli drame sur l’amitié (« Ma meilleure amie »), le remake efficace du polar mexicain « Miss Bala » ou encore le navet « Mafia Mamma ». Difficile de faire plus en dents de scie à tous les niveaux. Et là voilà qui nous propose ici cet agréable drame familial sous le soleil de Las Vegas qu’est « La Fille du prisonnier ». Un beau film qui lorgne pourtant souvent vers le téléfilm et l’anecdotique malgré que l’on passe un bon moment en le regardant...
En effet, on ne peut pas dire que ce soit le scénario qui nous plaît le plus dans ce long-métrage plutôt classique dans son déroulement. Passé douloureux entre un père gangster emprisonné et sa fille, rancœurs, pardon et quelques petits grains de sable dans la machine pour ne pas être trop prévisible et ajouter un peu de suspense dans l’équation. Cependant, ce n’est pas sur ce dernier point que le film va le plus nous charmer. Non, c’est davantage dans l’évolution de la relation entre ce père qui veut rattraper les choses et cette fille qui galère dans la vie et emplie de ressentiment. Mais aussi entre ce petit fils et un grand-père dont il ignorait l’existence. Et là c’est le côté excellente directrice d’acteurs d’Hardwicke qui ressort et fait émerger ce petit film de la masse des nombreux films sortant directement en VOD.
En nous offrant la confrontation entre l’immense Brian Cox (l’inoubliable et monstrueux Logan Roy de la grandiose série « Succession ») et la revenante Kate Beckinsale (toujours aussi belle et jeune malgré ses cinquante printemps) qui alternait à l’époque intelligemment les films d’auteur avec les blockbusters (la saga « Underworld » notamment), elle vise juste. L’alchimie pas forcément évidente de prime abord entre ces deux comédiens est incontestable et ils insufflent justesse et émotion à ce duo brisé par la vie et un passé douloureux. « La Fille du prisonnier » n’invente donc pas la roue sur le terrain du drame familial mais ne sombre jamais dans un pathos dérangeant et vient nous chercher avec douceur sur le terrain de l’émotion. C’est simple et c’est bien réalisé, Hardwicke n’étant pas une mal dégourdie de la caméra malgré le peu d’identité qu’elle met sur la forme. Un joli moment à défaut d’être inoubliable.
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