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Emily in England.
Il y a des œuvres pour lesquelles on se demande à quoi elles pourraient ressembler sans la puissance de jeu et donc la force de frappe incontestable de leur interprète principal. Et « Emily » fait clairement partie de celle-là grâce à la composition bouleversante d’Emma McKay. La jeune actrice parfaitement bilingue, en anglais et français, nous livre une composition au-delà de toute critique; à la fois déchirante et juste. Elle est impeccable jusqu’à la moindre bribe de dialogue et jusqu’au moindre petit regard. Il n’y a qu’à voir les séquences où elle apprend le français et qu’elle singe une personne débutante avec un fort accent alors qu’elle parle la langue de Molière sans que rien ne trahisse ses origines britanniques (comme on l’a vu dans « Eiffel »). Impressionnant de réalisme. Ou encore cette scène totalement poignante où elle lit une lettre d’amour et d’excuses de son défunt amant en larmes. Elle est le cœur battant de « Emily » et pas sûr que beaucoup d’autres actrices auraient pu l’égaler.
Ensuite, pour un premier film, l’actrice australienne Frances O’Connor se débrouille plutôt bien au niveau de la mise en scène. Sa réalisation est élégante et jamais poussiéreuse malgré un côté film d’époque victorien en costumes très marqué. Moderne parfois même, elle alterne plans fixes classiques et soignés avec d’autres aux envolées lyriques du meilleur effet, comme cette course sous la pluie au ralenti qui ressemblerait presque à un tableau de grand peintre de l’époque mis en mouvement. Rien de transcendant mais quelques belles idées comme le fait de souvent flirter avec la lisière du fantastique. La magnifique scène des draps entre rêverie et réalité et surtout celle du masque, surprenante, donnent un cachet original et presque surnaturel à « Emily ». De faire un film sur un personnage historique mais en inventant (ou supposant) de toutes pièces sont parcours à partir de quelques faits avérés était risqué. Mais si on se laisse prendre au jeu, pourquoi pas. En revanche, les adeptes de fidélité historique devront passer leur chemin.
On regrette davantage le côté parfois empesé de tout cela. Ainsi qu’un romantisme un peu forcé qui ne nous communique pas la passion nécessaire à un tel projet. Un sentiment indispensable pour adhérer totalement à « Emily » et s’en délecter. De plus, le long-métrage est bien trop long : plus de deux heures pour raconter quelque chose qui n’a pas réellement existé c’est beaucoup trop. Et certaines séquences sont redondantes, comme celles de désobéissance avec le frère, quand d’autres sont trop survolées, comme la rivalité entre les sœurs. Le décorum d’époque est bien rendu mais la fougue, le côté émancipation féminine et la modernité du propos ne sont pas toujours bien rendus. En gros, un film d’époque en costumes propre et d’où rien ne dépasse, traversé de fulgurances émotionnelles et visuelles mais qui se perd en longueur et manque cruellement de fièvre et de passion.
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Comment pourrions-nous vivre à ce rythme?
It is a film in the image of the character of Emily Bronte, an introverted woman from the 18th century of the English countryside, very intelligent, but also who must live violent and difficult emotions to be the author we know today. The film respects the rhythm of life in this corner of the world at the time that is so far from that of our current world... which appears to us as slow, long now.
C'est un film à l'image du personnage d'Emily Bronte, femme introvertie du 18ème de la campagne anglais, très intelligente, mais aussi qui doit vivre de violentes et difficiles émotions pour justement arriver à être l' auteure que l'on connaît aujourd'hui. Le film respecte le rythme de la vie de ce coin du monde a l'époque qui est tellement loin de celui de notre monde actuel...qui nous apparaît comme lent, long maintenant.