Un film de super-héros réaliste qui aurait pu être tellement plus s'il s'était gardé d'offrir un mélodrame grotesque... regrettable.
Il n'y a plus qu'à tirer l'échelle est une expression souvent ironique signifiant : il est impossible de faire mieux.
Force est d'admettre qu'Échelle 49 enchaîne efficacement des séquences d'action toutes plus explosives – l'adjectif est mal choisi – les unes que les autres, mal il entrecoupe chacune de moments d'un sentimentalisme mal-à-propos, d'un mélodrame pesant, amer et aberrant.
Le film raconte l'histoire d'un pompier de la ville de Baltimore, Jack Morrisson, prisonnier des flammes dans un immense édifice, qui se remémore, pendant que ses collègues le cherchent, divers moments de sa vie des dernières années. De son feu initiatique à son mariage, tout y passe, même, imaginez, jusqu'à présenter sa rencontre avec sa future femme. À chaque moment qui aurait du être particulièrement touchant, le réalisateur Jay Russell rate complètement la cible, parce qu'il ne faut pas rire quand, après une soirée bien arrosée, un homme fait une délicate déclaration d'amour à une femme nue dans son lit, comme s'il ne fallait pas voir dans cette situation une certaine ironie.
D'ailleurs, le réalisateur n'arrive pas non plus à installer de tension efficace parce que chaque « drame » est prévisible, la musique et les plans de caméra incitent le spectateur à se mettre dans un état de réceptivité, et la surprise – planifiée – s'avère alors anodine, presque banale, mais en tout cas prévisible, d'autant plus que mélangé avec quelques manques cruels de logique franchement agaçants, le spectateur suit difficilement les mésaventures du pompier, pourtant sympathique, parce que les séquences à la caserne, en plus de cacher un désir d'innovation dans la réalisation, font sourire, divertissent exactement comme elles le doivent.
Joaquin Phoenix, dans le rôle du pompier Morrisson, offre une performance très honnête, mais s'il souhaite s'élever au rang des plus grands acteurs du moment – je crois qu'il en est capable – il lui faudra utiliser d'autres véhicules pour montrer son talent. Sa compagne féminine, jolie mais peu nuancée, le supporte bien à chaque instant, mais la pauvreté des dialogues qui sont placés dans leur bouche mine considérablement la qualité de leur jeu. John Travolta, dans le rôle d'un chef-pompier consciencieux, ne se démarque pas, mais demeure à la hauteur de ce genre de rôle, dans ce type de film.
Un film sur les pompiers qui, au lieu d'humaniser leur éprouvant travail, idolâtre leur sacrifice, avec de l'action efficace, certes, mais un mélodrame pénible, souvent risible. Sans révolutionner ni le genre, ni le cinéma, Échelle 49 peut divertir si l'ont tâche d'oublier ses lacunes scénaristiques et sa réalisation peu inspirée.
Un film de super-héros réaliste qui aurait pu être tellement plus s'il s'était gardé d'offrir un mélodrame grotesque... regrettable.
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