Une comédie romantique qui n'est pas drôle mais qui est certainement romantique. On parlerait presque de marivaudage si ce n'était pas de cette tendance à faire cabotin, à tenter de faire rire vulgairement alors qu'on a entre les mains des personnages principaux intéressants.
Richard Ciupka (responsable des deux Mademoiselle C.) se paye la vedette montante Anick Lemay comme vedette principale de son nouveau film. L'actrice devient rapidement une des préférée du public, même si ses apparitions au grand écran sont encore - pour l'instant - limitées à une performance dans Le Survenant et à celle-ci, dans Duo, dans un film d'été unidimensionnel, parfois un peu niais et simpliste, qui se veut une comédie romantique qui n'est drôle qu'à moitié mais qui est certainement romantique.
Pascale Lachance est gérante d'artiste à Montréal. Elle a sous contrat la plus grosse vedette de l'heure, Lewis, qui est aussi son amoureux. Sauf que Lewis va la planquer dans les deux cas pour aller signer avec son compétiteur, le gérant Jules Simard. Au bord de la faillite, Pascale se rendra donc dans Charlevoix, dans le cadre des paysages enchanteurs et d'un festival de la chanson en quête de subventions, pour convaincre l'ancien chanteur Francis Roy, qui a tout abandonné il y a un an, de remonter sur scène et de signer avec elle. Sauf que Jules Simard a la même idée, et se rend aussi dans Charlevoix, à la poursuite du chanteur, mais aussi de Pascale...
Une histoire étonnamment complexe pour un film pourtant simple, du genre de je-t'aime-depuis-toujours-mais-tu-ne-le-sais-pas, avec ses moments attendrissants prescrits. On utilise efficacement les paysages de Charlevoix pour place cette romance « dans un cadre enchanteur. » Aucune surprise ici, aucune subtilité, mais c'est efficace et c'est romantique comme souhaité.
Sauf qu'on a la mauvaise idée de faire rire vulgairement. Deux nettoyeurs de fosses sceptiques qui enlèvent leur imperméable pour découvrir un costume, ou alors une dégustation très salée de produits du terroir assaisonnés par des mouettes, ce n'est pas drôle du tout. Ou alors on se cogne les parties - avec un bruit de clochette en bonus. Et un homme qui a peur de l'eau, ce n'est pas drôle non plus. Pas drôle du tout. Si on peut parfois dire de certaines blagues qu'elles sont télégraphiées, trop prévisibles, on pourrait certainement dire cette fois-ci que les blagues de Duo bénéficient à elles seules d'un campagne publicitaire de plusieurs millions sur la route 138. Et dans les deux sens. On voit souvent tout arriver d'avance, cela gâche une bonne partie de l'effet comique. S'il y en avait même un.
Les meilleurs moments sont ceux où les trois très bons acteurs développent la plus grande complicité. Pendant la partie de poker, par exemple. Ou dans la salle de bains, même si la scène est trop courte. Anick Lemay, François Massicotte et Serge Postigo sont tous les trois très bons, ont en leur possession des personnages assez riches qu'ils n'exploitent malheureusement jamais complètement. Et on soupçonne ici le manque de profondeur du scénario. On aurait pu faire rire à la manière des comédies de situation, avec des malentendus et des aveux, mais non, on préfère salir une jolie robe blanche avec de la boue, ou électrocuter une pauvre fonctionnaire. Pas drôle, on l'a déjà dit.
Le meilleur conseil sur le film, c'est Anick Lemay qui l'a donné lors de notre rencontre avec elle : il faut aller voir Duo au ciné-parc, un soir d'été, pour se divertir et sans en espérer plus. Et on pourra ajouter à son commentaire que dans le pire des cas, le deuxième film sera un peu meilleur pour sauver la soirée.
Une comédie romantique qui n'est pas drôle mais qui est certainement romantique. On parlerait presque de marivaudage si ce n'était pas de cette tendance à faire cabotin, à tenter de faire rire vulgairement alors qu'on a entre les mains des personnages principaux intéressants.
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