Le roman de science-fiction Dune de Frank Herbert fait partie de ces oeuvres mythiques auxquelles bien des réalisateurs et studios ont eu peur de se frotter. Au fil des ans, quelques cinéastes, dont Peter Berg et Pierre Morel, ont voulu le mettre en images avec les moyens technologiques contemporains, mais tous ont fini par abandonner. Denis Villeneuve, lui, ne s'est pas laissé impressionner par l'ampleur de la tâche et nous livre un film brillant, audacieux et visuellement impeccable.
L'un des nombreux défis de Dune réside dans l'interprétation de son histoire. Celle-ci est particulièrement alambiquée et donc, difficile à rendre accessible pour le cinéphile moyen, peu familier avec les codes du genre. On peut dire, par contre, sans trop se tromper que Villeneuve, aidé par Eric Roth et Jon Spaihts, est parvenu à rendre ce récit composite intelligible, presque simple.
Dune suit les aventures de Paul Atréides, un jeune homme brillant, né avec un grand destin au-delà même de sa compréhension, qui doit se rendre sur la planète la plus dangereuse de l'univers pour assurer l'avenir de sa famille et de son peuple. Lorsque son père est assassiné, il devra s'allier aux Fremens pour contrôler la production d'Épice, une substance capable de libérer le plus grand potentiel de l'être humain, et percer les secrets d'Arakis.
Esthétiquement parlant, Dune est magistral. On devient rapidement complètement envoûté par ses effets spéciaux remarquables, ses prises de vues raffinées et l'élégance de ses paysages. La formidable direction photo de Greig Fraser, à la fois sauvage et délicate, nous permet également de croire à cet univers belliqueux, truffé de métaphores écologiques et politiques. Les costumes et les maquillages se révèlent aussi réussis et impressionnants.
Les acteurs et actrices participent tout autant au succès de la production. On n'aurait pas pu choisir meilleur jeune premier que Timothée Chalamet. Sa candeur touchante et son charisme redoutable en font le protagoniste idéal. Notre plus grande surprise au sein de cette distribution toute étoile s'avère certainement le vigoureux Jason Momoa, qui brille autant dans les séquences d'action que dans les moments plus tendres. Rebecca Ferguson et Zendaya représentent bien la gent féminine sous les traits de belligérantes forcenées.
Comme ce Dune n'est qu'une première partie, la finale nous laisse un peu sur notre faim. Il y aura très certainement une suite dans quelques années, mais en attendant, on a une gênante impression d'inachèvement. Mélange entre Star Wars et Lord of the Rings avec un petit quelque chose de Mad Max, Dune saura éblouir et convaincre la plupart des cinéphiles, férus de science-fiction futuriste, ou pas.