Prenez 10 Things I Hate About You, Easy A, She's All That, Cruel Intentions, John Tucker Must Die, Mean Girls et tous les autres films pour adolescents qui tentent de démontrer que l'apparence ne vaut pas une bonne confiance, mélangez-les avec vigueur, ajoutez des épices plus modernes comme Youtube, Facebook, Twitter, Instagram, Flicker, Snapchat, #Yolo et vous obtiendrez DUFF. Reste à savoir si l'originalité est une donnée importante dans ce genre de production ou si les attentes du public visé ne vont pas jusqu'à exiger l'audace. J'ose croire que même adolescent, le spectateur peut revendiquer une certaine personnalité dans les films qu'il consomme et, malheureusement, DUFF n'en a aucune (ou peut-être que le film aussi est une petite dodue qui ne s'assume pas et se contente de copier les autres).
Évidemment, nous n'exigeons pas d'un film pour ados qu'il révolutionne le septième art. Il y a des évidences dans le genre qu'on se doit de respecter pour obtenir le résultat escompté, mais les ficelles sont si évidentes dans DUFF qu'on n'arrive pas à l'excuser par ses bonnes intentions d'avoir uniquement suivi la recette et emprunté la voie tracée par d'autres.
Il y a un moment où - entre la moitié et le trois quarts du film - DUFF est « assez bon » (les guillemets restent nécessaires), mais ce petit élan d'intrépidité ne dure que quelques minutes et n'arrive malheureusement pas à pardonner tous les clichés précédents. Et, c'est la vulgarité qui paie dans DUFF. On aurait espéré que ce soit une idée originale ou un renversement inattendu qui bonifie le film, mais non, ce sont les trivialités qui ont le plus d'effet.
Une chose très intéressante dans DUFF qu'il faut souligner est le choix de l'actrice principale. Mae Whitman est l'actrice parfaite pour interpréter ce genre de personnage. Nous avons enfin droit à une héroïne qui ne devient pas une mannequin Victoria Secret quand elle enlève ses lunettes. Whitman est très jolie, mais assez simple dans son genre et c'est exactement ce dont avait besoin ce film (et la plupart des films de ce type d'ailleurs; qui n'osent jamais ne pas mettre une barbie en premier plan, malgré les valeurs qu'ils promeuvent).
S'il n'était pas aussi prévisible et qu'il se permettait certaines entorses aux règles établies, DUFF ne nous laisserait probablement pas ce amer goût de déjà-vu et rejoindrait peut-être le rang du divertissement prometteur. Mais DUFF est formaliste et donc interchangeable avec les productions du même genre. Si, par contre, vous n'êtes pas adepte de ce type de films et n'en avez pas vu beaucoup avant celui-ci, le style très caractéristique du « film d'ados » ne vous importunera pas autant qu'à d'autres et vous pourrez peut-être davantage apprécier l'ingénuité de DUFF. Dans ce cas-ci : Ignorance is bless.