On espérait que ce nouveau Grinch en version animée nous apporterait une dimension nouvelle au classique du Dr. Seuss. Malheureusement, mis à part l'attachant animal de compagnie du grincheux et quelques personnages secondaires amusants (dont le joyeux barbu Bricklebaum), The Grinch nous rappelle beaucoup trop les versions précédentes. Évidemment, il n'a rien de mal (même si certains l'avancent) à produire un remake d'une oeuvre culte, mais, pour qu'elle soit satisfaisante, elle doit apporter quelque chose de plus aux moutures passées, ce que, malheureusement, ce Grinch ne parvient pas à faire.
Après huit longs métrages, la boîte de production Illumination Entertainment peut se vanter d'être devenue un joueur clé dans la réalisation d'oeuvres animées. Le seul petit problème (s'il est en un) avec cette entreprise florissante, c'est qu'elle a développé un style bien particulier et l'applique désormais dans chacune de ses productions. Impossible de ne pas faire de liens entre le Grinch et Gru de Despicable Me. Son chien, Max, semble tout droit sorti de Secret Life of Pets, tandis que les habitants de Chouville nous rappel ceux du Lorax. Nous n'aurions pas été particulièrement étonnés de voir apparaître un Minion ou un animal chantant de Sing dans la foule. Que l'esthétique soit si semblable dans chacun de leur projet pourrait devenir redondant et dérangeant à la longue...
Malgré ces quelques faux pas techniques, les enfants seront certainement enchantés de faire la connaissance du Grinch, qui porte des caleçons blancs, des leggings d'exercice et des bas dans ses sandales. Ses nombreuses chutes et culbutes sauront sans doute aussi réjouir le coeur des petits Chou, tout comme le renne grassouillet qui tire le traîneau du méchant père Noël. Le coeur des parents, comme celui des enfants, fondra certainement sous le charme de la petite Cindy Lou. Avec ses tresses blondes hérissées et ses grands yeux bleus, elle représente l'enfant espiègle et adorable dont tous les parents rêvent.
La narration poétique apporte aussi un aspect féérique à ce conte animé : « s'ils étaient tous heureux, peut-être que lui aussi le pouvait ». Le film est indéniablement marqué par l'esprit du temps des fêtes; il nous donne envie de faire cuire une dinde et des biscuits, de décorer nos maisons et d'aller dévaler les pentes enneigées sur une luge. Il faut dire que l'animation permet des libertés que les films en prises de vues réelles n'offrent pas. Le labyrinthe lumineux, par exemple, et l'arbre de Noël géant apportent une touche fantastique qui manquait, à certains égards, au film de 2000 avec Jim Carrey.
Le nouveau film The Grinch, qui ne dure pas plus de 90 minutes (et c'est très bien ainsi), s'avère un divertissement familial fort acceptable à l'approche de Noël, mais il ne deviendra pas un classique dans bien des chaumières comme son homologue How the Grinch Stole Christmas ou l'inimitable Elf, qui célèbre ses 15 ans cette année.