Tout ce qui a charmé les fans de Downton Abbey se retrouve dans cette somptueuse adaptation cinématographique : les diadèmes, la coutellerie étincelante, les révérences synchronisées, les robes charleston, l'heure du thé et tout l'apparat de la noblesse anglaise du début du 20e siècle. Bien sûr, on y retrouve aussi cet humour bourgeois - du genre : « une princesse timide est un oxymore » - caractéristique à la série de Julian Fellowes. Le film est franchement drôle, autant pour les fans de la première heure que pour les néophytes puisqu'il atteste d'un niveau d'humour peu conventionnel. On aime voir rigoler cette famille aristocratique anglaise avec leur vocabulaire impeccable et leur attitude raffinée.
Les décors et les costumes sont fabuleux. Il faut saluer le travail des directeurs photo et artistique qui parviennent à nous plonger avec grâce dans l'Angleterre des années 10. Sur grand écran, le château et le domaine des Crawley paraissent d'autant plus somptueux.
Le scénariste n'y est pas allé de main morte : l'exagération et la démesure mènent cette histoire royaliste, mais on ne peut pas dire que les cinéphiles seront dérangés par l'excès. Déjà, la série télé empruntait des éléments du soap opera; les fans sont donc préparés à cette emphase. En fait, même ceux qui n'avaient jamais rencontré les Crawley et leurs domestiques avant aujourd'hui seront charmés par toute cette broderie.
Le long métrage parvient à intriguer les novices de telle façon qu'ils ne s'attardent pas trop à la hiérarchie de chacun des personnages ou à leur rôle au sein de cette petite communauté. Parce que, il faut le dire, il y a vraiment beaucoup de gens qui gravitent autour de Downton Abbey, et il y en a d'autant plus dans cette nouvelle histoire alors que la famille royale débarque à Yorkshire avec leurs valets et serviteurs. Le film fait très peu de mise en contexte pour les néophytes, mais l'oeuvre fonctionne assez bien de façon autonome. Évidemment, ceux qui ont regardé la série comprendront mieux les détails, comme les réactions des différents personnages à certaines situations ou l'intensité de telle ou telle séquence dramatique.
Il faut aussi mentionner que le film Downton Abbey s'intéresse à des sujets chauds, comme l'homosexualité. Le sujet est traité en surface et ne prend pas une place prépondérante au sein du récit, mais on apprécie quand même l'audace de l'auteur d'avoir osé aborder ce genre de thématique dans son adaptation.
Downton Abbey est un cadeau aux fans fidèles qui ont suivi la série pendant ses six saisons. Sans surprise, le tout se conclut de façon charmante, élégante et positive. On repart du cinéma le coeur léger et la tête haute.
