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Mélogay.
Décidément c’est ce qui s’appelle ne pas avoir de chance. On s’explique. Les films populaires et hors des circuits spécialisés mettant en scène des personnages gays commencent (enfin) à sortir du placard, sans mauvais jeu de mot. Malheureusement, entre le récent « Bros » qui se voulait la première comédie romantique grand public du genre (et qui a fait un énorme bide) et ce « Spoiler alert » dans le domaine du mélodrame, on n’est pas vraiment gâtés. Les deux développent pourtant les meilleures intentions qui soient et semblaient être l’un comme l’autre des œuvres importantes et nécessaires mais, chacune dans leur genre, elles se heurtent aux mêmes écueils : la banalité, le déjà-vu, pas mal de clichés et surtout les mêmes défauts qui gâchent le même type de films en format hétéro. Des défauts qui font que lesdits longs-métrages étaient décevants, moyens ou même carrément ratés.
Ce récit biographique vécu par un journaliste et retranscrit ici aurait pourtant pu, peut-être, nous charmer et nous toucher davantage. Mais, tout y est trivial, téléphoné et prévisible. Et le réalisateur de séries Michael Showalter prouve bien ici, après le déjà pas terrible et tout aussi peu inventif « Lovebirds », que son seul fait d’arme mémorable et acclamé à l’époque, la comédie romantique communautaire « The Big Sick », était un faux espoir. En effet, la promesse de la naissance d’un réalisateur indépendant doué et singulier n’est pas du tout tenue. Dans « Spoiler alert » tout est vieillot, dépassé et surtout tout semble sortir tout droit d’un téléfilm à l’eau de rose du dimanche après-midi sur une chaîne hertzienne dans les années 90. C’est dire à quel point c’est déjà formellement peu engageant...
Après il serait hypocrite et furieusement injuste d’avancer que ce long-métrage est mauvais ou même une purge irregardable. Non, « Spoiler alert » est juste décevant et terriblement dépourvu de choses qui pourraient nous le garder en mémoire ne serait-ce qu’un seul instant après la sortie de la salle. Les deux acteurs principaux ne sont pas responsables, Jim Parsons et Ben Aldridge formant un couple crédible et tout sauf caricatural. C’est juste que les mémoires de ce journaliste et cette tragédie vécue par lui et son conjoint ne méritaient peut-être pas un film de près de deux heures. Bien trop long... Vers la fin, certaines séquences toucheraient presque notre corde sensible mais il est malheureusement bien trop tard, le constat négatif a déjà empli le cœur et l’esprit des spectateurs que nous sommes. Et on aura donc suivi ce mélodrame basique et classique, presque suranné, du coin de l’œil et confit d’un ennui poli. Et s’il n’était pas question de deux hommes, ce long-métrage aurait probablement terminé dans les limbes de l’oubli de manière encore plus prononcée...
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