Il est plutôt ardu pour un adulte de juger un film comme Mars Need Moms, une oeuvre qui sollicite principalement (et presque exclusivement) l'attention des enfants. Le long métrage d'animation a tellement évolué au cours de la dernière décennie (notamment grâce à Shrek), que nous assumons maintenant, presque instinctivement, qu'un film d'animation qui prend l'affiche dans les salles s'adresse autant aux parents qu'à leur jeune progéniture. Mais Walt Disney, qui a fait sa réputation en produisant des oeuvres pour les bambins, se permet parfois certains écarts en proposant un produit destiné uniquement à ces derniers. Mars Needs Moms souffre de quelques imperfections narratives, est truffé de clichés bancals et manque souvent de profondeur; nombre d'éléments qu'un adulte remarquera peut-être mais qui n'affectera guère les petits, obnubilés par la brillance des couleurs et amusé par les bourdes et les personnalités éclectiques des différents personnages.
Milo n'aime pas se faire sermonner continuellement par sa mère, qui le force à participer aux tâches ménagères et à manger ses légumes. Un soir, Milo voit une lumière étrange sortir de sous la porte de la chambre de sa mère et entend des chuchotements. Il décide d'y jeter un oeil et s'aperçoit, à son grand étonnement, que des extra-terrestres sont sur le point d'enlever sa mère. Il court à leur poursuite, mais ne parvient pas à les arrêter et reste coincé dans leur vaisseau spatial. Milo se retrouve alors sur la planète Mars et tentera, par tous les moyens, de sauver sa mère des griffes de ces Martiens avec l'aide de son nouvel ami, Gribble.
La technologie du « performance capture » (technique qui permet de transférer les gestes d'un acteur dans un environnement virtuel) permet une fluidité des mouvements jusqu'ici inégalée en animation. Cette mobilité « humaine », accompagnée par un minutieux travail de reconstitution graphique, nous amène à nous détacher de l'animation et de son caractère chimérique jusqu'à croire concrètement au fondement de cette intrigue qui se développe à l'écran. La régularité de l'action et l'efficacité générale de la trame narrative retiennent assez habilement notre attention tout au long du récit. Les péripéties et les incidents que vit le personnage principal nous touchent et nous amènent, ultimement, à espérer sa réussite.
Malgré leur qualité technique, les personnages ne sont pas beaux ou attrayants à proprement parler. Mis à part le petit Milo, qui est charmant avec ses points de rousseur et sa candeur d'enfant, la plupart des protagonistes, de l'obèse immature - aux allures de pédophiles - à la mère autoritaire au visage difforme (et c'est sans parler des martiens au corps de demi-cheval), n'ont pas les traits attachants et adorables d'un Wall-E ou d'une Furie nocturne. Mais, encore là, peut-être n'est-ce que le jugement trop rationnel d'un adulte sur une oeuvre qui ne lui est pas adressée.
Et, bien évidemment, Disney ne serait pas Disney sans quelques tragédies évitées in extrémis et son lot de morales stéréotypées élaborées pour corriger certains comportements répressibles de l'enfant. Décidément, Mars Need Moms a tous les attributs pour faire partie de ces films qui jouent sans arrêt dans les maisonnées et que les parents, rapidement, ne peuvent plus supporter, mais qui ne lassent jamais les enfants.
Mars Needs Moms souffre de quelques imperfections narratives, est truffé de clichés bancals et manque souvent de profondeur; nombre d'éléments qu'un adulte remarquera peut-être mais qui n'affectera guère les petits, obnubilés par la brillance des couleurs et amusés par les bourdes et les personnalités éclectiques des différents personnages.
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