Des hommes et des dieux

La mise en scène contemplative, épurée, fait battre le film à un rythme patient et soutenu, tandis que la musique et l'interprétation lui procurent son souffle.

Un grand prix du jury au dernier Festival de Cannes et des dithyrambes à n'en plus finir auxquelles nous joignons notre voix.

But because the film's heart and head are in the right place, and because the movie's message of peace comes at a difficult time in French-Muslim relations, Des hommes et des dieux should be judged differently, as a profoundly humanistic document.

Même face à l'imminence du trépas toutefois, le regard de Xavier Beauvois conserve cette humanité qui donne à Des hommes et des dieux sa qualité principale. Il sait se maintenir hors de tout jugement, voir les similitudes plutôt que les divergences.

Cette distribution est pour beaucoup dans la force du film, qui reprend la tragédie des moines de Tibéhirine mais ne cherche pas à donner une version des circonstances exactes et des raisons de leur assassinat.

Pourtant le chef-d'oeuvre de Xavier Beauvois remplit la totalité de ses promesses, à condition bien entendu d'être préparé à cette déflagration qui n'est pas toujours immédiate.

La mise en scène est très pure, le rythme est à l'avenant, les images (signées Caroline Champetier) sont splendides et très évocatrices. Le tout est proposé avec une évidente simplicité, tout autant qu'un souci de très grande beauté. L'état de grâce ne survient pas souvent pas dans la vie d'un cinéaste.

Dévoilant l'horreur ambiante et maintenant le film sous tension, Xavier Beauvois gratifie cependant le spectateur d'instants de pure beauté. Resteront gravés à jamais dans notre mémoire le moment où les frères écoutent avec ravissement Le lac des cygnes et ce solennel dernier plan où la blancheur hivernale offre un apaisant linceul à ces hommes de bonne volonté.