People Like Us est une oeuvre quelconque, un film comme il y en a des tonnes qui passent à la télévision le dimanche après-midi ou le jeudi matin. Un drame humain, parfois senti, mais beaucoup trop quelconque pour qu'on lui accorde une attention particulière lors de sa sortie en salles. Ce n'est pas toutes les histoires qui méritent d'être racontée et celle-ci, inspirée de faits réels ou pas, s'avère, au bout du compte, trop anonyme pour la machine à profit qu'est Hollywood. Cette mécanique formaliste parvient parfois, avec des récits simplistes, à créer des merveilles, mais cette fois elle s'enlise dans une mélancolie contemplative plutôt inégale.
People Like Us parle de la mort d'un grand producteur de musique de Los Angeles et de ses héritiers et, pourtant, la musique n'est qu'un accessoire secondaire à un feuilleton familial aux limites du mélodrame. Peut-être que si on avait accompagné ces scènes superficielles de quelques chansons significatives, de rythmes éloquents, le message aurait été véhiculé avec plus d'acuité.
La réalisation très conventionnelle d'Alex Kurtzman, qui se prête parfois à certains jeux de caméra intéressants, mais trop brefs, n'aide pas non plus le film à s'élever au-delà du simple récit anecdotique. Le scénario (pourtant écrit par deux des auteurs du brillant Star Trek de J.J. Abrams) a été rédigé selon une recette pré-établie, selon un schéma actanciel des plus conventionnel qui ne laisse que très peu de place à l'imagination et aux revirements inattendus (ce n'est pas comme si on s'attendait à une finale déroutante, mais c'est souvent l'étonnement qui fait que ce genre de films contraste et intrigue). On a droit aux montages de moments heureux et festifs, aux crises existentielles dans lesquelles les protagonistes cassent des assiettes ou des lampes, aux instants de regrets d'une amplitude émotive inégalée, aux souvenirs lourds de conséquences sur le présent et à une conclusion devinable qui dépeint un tableau fort encourageant et bondé d'un espoir embarrassant.
Le jeune Michael Hall D'Addario est fort convainquant dans le rôle d'un jeune garçon dont la mère célibataire fait de nombreuses heures supplémentaires pour l'envoyer à l'école et remplir le congélateur. Alors que le personnage d'Olivia Wilde se révèle rapidement d'une inutilité saisissante, les performances de Chris Pine et Elizabeth Banks ne sont pas à la hauteur de leur talent respectif. Les deux acteurs ne semblent pas ressentir les émotions qu'ils tentent de transmettre au public. L'intensité qui truffe chacune des scènes nous apparaît rapidement comme artificielle et l'histoire est alors beaucoup moins crédible et touchante.
People Like Us s'avère en fait être un peu une version à gros budget de Dallas ou Les feux de l'amour; un soap opéra télégraphié qui plaira fort probablement à un certain groupe de nostalgiques qui ne consomme que très peu de cinéma (sauf le dimanche après-midi ou le jeudi matin).