Pas facile, la vie de tueur en série. Parlez-en à Jigsaw, de retour dans un troisième volet plus violent, plus sadique et plus sanglant que ses deux prédécesseurs. Malheureusement, le film est du même coup particulièrement niais, insipide et vraiment soporifique malgré tout le sang et les opérations à crâne ouvert qu'il montre.
Déjà un troisième volet en trois ans pour la franchise Décadence. Une série de films d'horreur qui, on le rappellera, a connu beaucoup de succès avec ses deux premiers volets qui avaient, malgré leurs défauts, le mérite d'offrir du divertissement d'horreur plus intelligent que la moyenne. Le second volet réservait d'ailleurs quelques bonnes surprises et semblait avoir donné un deuxième souffle à la franchise. Pas surprenant, donc, qu'un troisième film prenne l'affiche cette semaine et qu'on parle déjà d'un quatrième opus.
Jigsaw, ce tueur en série atteint d'un cancer qui place ses victimes dans des situations impossibles où ils doivent sacrifier quelqu'un ou une partie de leur propre corps pour survivre, frappe à nouveau. Cette fois, il enlève la neurochirurgienne Lynn Denlon, qui est chargée de le maintenir en vie jusqu'à ce qu'une autre victime, Jeff, passe à travers les nombreux tests qu'on lui réserve pour libérer son esprit de la mort de son fils, frappé par un chauffard.
On sent dès le départ que l'histoire est beaucoup plus tordue que le laissent présager les prémices. Sauf qu'à accumuler les clichés comme on le fait ici si impunément, le spectateur dénoue vite fait les fils de l'intrigue. Rien de surprenant donc lors de la révélation finale, qui arrive en salvatrice bien plus qu'en coup de théâtre. Décadence 3 se permet même de faire la leçon à travers les monologues désintéressés de ce meurtrier sadique qui ne se considère pas comme tel. La folie, pour fonctionner à l'écran, doit être incarnée et assumée; impossible de prendre en pitié un psychopathe comme Jigsaw, quelles que soient ses intentions. Étonnant aussi de voir à quel point on n'hésite pas à faire subir aux autres des choses auxquelles on n'oserait pas soumettre son propre corps.
Le film utilise donc les mêmes techniques que les autres films d'horreur des dernières années : miroir embués, portent qui claquent, cardiogrammes et flash-backs simplistes pour donner un peu de corps - quitte à le décapiter plus tard - au film et à ses personnages particulièrement rancuniers. Il n'y a pas « de lieux qui ne vous sont pas connus » dans cette décadence macabre, plutôt plusieurs emprunts redondants. Si l'effet de surprise faisait l'intérêt du deuxième film, il y en a bien peu ici.
Il sera aussi préférable, si on souhaite tout de même se soumettre à l'épreuve Décadence 3, de voir les deux premiers volets avant que ce nouveau film ne révèle toutes les surprises qu'ils contenaient. D'autant que la réalisation épileptique est peu convaincante, particulièrement lorsqu'elle tente de justifier des actions et des intentions injustifiables.
Rien à faire, le manque d'intelligence de Décadence 3 fait ressortir les nombreux défauts prévisibles d'un film du genre. Expérience sadique gâchée, qui prouve que si on veut montrer du sang, il faut que ce soit inspiré. Sinon, il a non seulement un goût bien plus fade, mais aussi une apparence si habituelle qu'on n'étonne ni ne dégoûte plus. Et personne, en voyant Décadence 3, ne souhaitait être plongé dans le marasme - mortel! - qu'il impose.
Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,
Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ?
Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ?
Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.
- C.B.
Pas facile, la vie de tueur en série. Parlez-en à Jigsaw, de retour dans un troisième volet plus violent, plus sadique et plus sanglant que ses deux prédécesseurs. Malheureusement, le film est du même coup particulièrement niais, insipide et vraiment soporifique malgré tout le sang et les opérations à crâne ouvert qu'il montre.
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