De son vivant

De son vivant doit beaucoup au cancérologue américano-libanais Gabriel Sara, qui joue ici son propre rôle. Ce sont ses méthodes non conventionnelles, expérimentées dans un grand hôpital de New York, qui insufflent au film ses moments les plus mémorables. 

Tourné à fleur de peau, parsemé de scènes magnifiques où des élèves en théâtre sont aussi mis à contribution, De son vivant se démarque principalement grâce aux interprétations de Catherine Deneuve et de Benoît Magimel, tous deux remarquables.

Mélodrame assumé, le film d'Emmanuelle Bercot sait émouvoir tout en offrant une belle réflexion sur la fin de vie.

Apprivoiser sa propre mort ou celle d'un proche vient forcément avec une intense charge émotive. Avec De son vivant, dévoilé hors compétition au dernier Festival de Cannes, Emmanuelle Bercot explore la question de bouleversante manière.

Il faudra comprendre que le film confirme sa supériorité, sa présence et son statut provisoire d'art de la représentation. Après le tournage, la vie reprend normalement son cours.

La réalisatrice, Emmanuelle Bercot, parvient à ne pas mettre le spectateur en situation de malaise, tout en étant proche du réel. 

Loin de toute volonté de réalisme, ce mélodrame assumé et éprouvant est porté par la belle prestation de Benoît Magimel et la figure charismatique du docteur Gabriel Sara dans son propre rôle.

Ce mélo, Bercot l'assume, même si elle l'encombre avec une ultime romance, un fils surgi d'Australie et une musique qui force l'émotion. Son atout majeur ? Magimel, qui trouve ici le rôle d'une vie.

Emmanuelle Bercot filme la fin de vie d'un quadra qui se sait vaincu par le cancer. Ni un documentaire ni une chronique sociale, mais un mélodrame déchirant qui donne à Catherine Deneuve et Benoît Magimel l'opportunité d'une prestation saisissante.

POUR : Autour de situations déchirantes, Emmanuelle Bercot construit, avec le sérieux qu'on lui connaît (La Tête haute, La Fille de Brest), un mélo utile.

Emmanuelle Bercot s'empare du sujet de la fin de vie sans réussir à transcender ce sujet malgré Catherine Deneuve et Benoît Magimel.

De son vivant est un film étrange dont certains aspects paroxystiques évoquent même de Palma. Ce n'est pas rien.