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Bonne fiche Wikipédia.
Il est pour le moins étonnant que l’une des plus grandes figures de l’histoire de France n’ait pas encore eu son biopic. En effet, le Général de Gaulle, figure tutélaire de la Résistance durant le Seconde Guerre Mondiale, semble avoir effrayé le monde du cinéma. S’il est apparu dans quelques timides productions télévisuelles ou de manière discrète en second rôle dans quelques films, il n’existait pas pour l’heure de véritable œuvre sur sa vie. C’est chose faite et réparée avec ce film sobrement et logiquement intitulé « De Gaulle ». Gabriel Le Bonin choisit de se focaliser sur une très courte mais marquante période de la vie de ce grand homme. Celle entre avril et juin 1940, où le Général a fui à Londres après la débâcle de l’armée française à Paris puis lancer son fameux appel du 18 juin. Ces quelques semaines charnières mais représentatives pour croquer le portrait de cet homme paraissent avoir été le bon choix plutôt que le sempiternel biopic qui retrace une vie de la naissance à la mort. L’angle adopté est donc probant et réussi car il aurait fallu une mini-série pour tout traiter et cette période est très significative puisqu’elle marque le début de ce qui fera la légende du personnage. Vient ensuite celui qui aurait la lourde tâche d’incarner Charles de Gaulle. On a souvent dit que de se mettre dans la peau de cet homme dont la silhouette, la posture, le timbre de voix et les gestes sont si singuliers relevait de l’impossible. En choisissant Lambert Wilson pour le rôle-titre, le réalisateur Gabriel Le Bomin a tiré la bonne pioche. Plutôt que de singer le personnage et de virer à l’imitation ridicule, l’acteur préfère s’approprier un ensemble de caractéristiques de Charles de Gaulle sans pour autant les pousser à l’extrême comme a pu le faire par exemple Rami Malek avec brio sur Freddie Mercury dans « Bohemian Rhapsody ». Et le choix est payant car, à l’image d’un maquillage discret, on rentre totalement dans la proposition de l’acteur. Seul le moment de l’appel du 18 juin sonne un peu faux, justement parce que le comédien vire trop vers l’imitation. Heureux également pour ce « De Gaulle » que son réalisateur ne soit pas tombé dans le travers d’une reconstitution de facture télévisuelle ou dans celle des chichis et des images d’Épinal. On est au cinéma, sans forcément un budget énorme, et cela se ressent. La mise en scène est ample, appliquée tout en étant sobre et en totale adéquation avec le sujet. « De Gaulle » est très rythmé et se suit, au vu de la période choisie, un peu comme un thriller politique et martial. On ne s’ennuie pas une seule seconde et même si tout n’est pas exhaustif, on sent une vérité historique et un travail de recherche conséquent qui se passe de toute approximation. Le fait d’alterner les séquences familiales (notamment en montrant son amour et sa dévotion pour sa femme Yvonne et sa fille handicapée Anne) avec des séquences de diplomatie et de tactique de guerre est parfaite. Cela met en exergue le personnage et permet de cerner à la fois le mari et le militaire, donc par ricochet l’homme. Ce qui nous gêne peut-être plus dans ce film tout de même très hagiographique (mais avec une telle figure le contraire eut été compliqué sauf à apporter peut-être plus de nuances) est qu’on a parfois l’impression d’assister à une fiche de lecture Wikipédia simplifiée sur l’homme et la période. Tout semble survolé des seconds rôles aux tournants de la guerre en passant par les tenants et les aboutissants des choix du Général. Tout est clair mais synthétique et succinct et on passe clairement à côté du très grand film attendu. Un côté un peu pédagogique qui retire beaucoup des ambitions romanesques du projet. Pour autant, c’est plutôt plaisant et soigné et Lambert Wilson se tire avec les honneurs d’un challenge pas facile.
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Un beau film
J’ai apprécié ce film du début à la fin. Il nous plonge dans l’esprit terrifiant de la guerre, relate bien l’état d’esprit des politiciens et généraux français en 1940 et nous rappelle l’importance du courage et de la liberté.