Dans les forêts de Sibérie

Si l'ensemble manque un peu d'envergure dramatique, le cinéaste relève le pari de faire sentir à l'image la vitesse ralentie du temps, tant par le rien-à-faire et le train-train de survie qu'il montre que par tout ce qu'il dissimule dans ses ellipses.

On ressort toutefois de cette projection avec l'impression que cette expérience de vie s'est finalement davantage déroulée au moment du tournage. Et qu'elle se transmet plus difficilement au spectateur.

De la même manière que dans Le revenant - et la comparaison s'arrête là -, la nature finira par exiger son comptant de sacrifice. Teddy - tout comme Sylvain Tesson - en sortant transformé... et le spectateur aura l'occasion, pendant 99 minutes, de se poser quelques questions sur le sens de la vie.

Par certains aspects, le long métrage de Safy Nebbou s'approche mais n'atteint évidemment pas la grandeur de Dersou Ouzala du cinéaste japonais Akira Kurosawa.

L'impression étrange qui se dégage après la vision du film est que le tournage a dû être incroyable, quand le résultat, lui, n'arrive pas à rendre l'exaltation de Teddy et ce qu'il est allé chercher pendant six mois. Comme si le projet, en fait, était une fausse bonne idée.

Une intense aventure polaire et solitaire adaptée du récit éponyme de l'écrivain voyageur Sylvain Tesson.