********** Le film On the Rocks est disponible dès maintenant sur la plateforme Apple+. **********
Le cinéma de Sofia Coppola a quelque chose de magique, frais, réconfortant, sensible, unique. On the Rocks, bien qu'il ne soit peut-être pas aussi puissant symboliquement qu'un Lost in Translation, possède toutes ces qualités qui font des oeuvres de Coppola de petites merveilles. Une fois de plus, la réalisatrice, fille du grand Francis Ford Coppola, s'allie avec l'acteur Bill Murray, qui transcende l'écran, comme à chaque fois. À ce duo, on ajoute la talentueuse Rashida Jones (qui n'avait pas eu droit encore à un rôle qui lui permettait de démontrer avec autant d'acuité toute la profondeur de son jeu) et l'on obtient un film tendre sur la relation complexe entre un père et sa fille.
On the Rocks brosse le portrait de Laura, une jeune mère de deux enfants en bas âge, qui se fait convaincre par son père que son mari, plus distant ces derniers temps, entretient une relation extraconjugale avec sa collègue. Pour découvrir la vérité, elle acceptera de suivre son père dans ses manigances, qui croit que la seule façon d'avoir le fin mot de l'histoire est d'épier le supposé infidèle.
Même si l'histoire n'est pas complexe, elle s'avère tout de même profonde, et, bien que l'action ne soit pas effrénée, elle se révèle passionnante. On veut savoir si le père a raison de douter du mari. On veut connaître la vérité. On est attaché à Laura et à son papa, tombeur de ses dames, dès les premières minutes. On s'identifie à la relation compliquée qu'ils entretiennent. Il n'y a rien d'ennuyant dans cette proposition en apparence simpliste. Si elle se conclut un peu trop précipitamment, elle ne manque pas de nuances et de surprises. Les mots de Sofia Coppola appuient ses images élégantes, qui rendent un doux hommage à la ville de New York.
Sofia Coppola est une réalisatrice incroyable (je l'admets, ma préférée) qui amène le cinéma d'auteur là où l'accessible rencontre le chef-d'oeuvre. Si ses films sont des poèmes, celui-ci est un éloge à la relation délicate et précieuse entre un père et sa fille. On the Rocks remplit le spectateur d'un bonheur simple et doux. En ces temps difficiles, on avait bien besoin de cette caresse, sans prétention, de 90 minutes.