Un divertissement honnête, qui n'a rien à envier à ses deux prédécesseurs, sinon leur originalité. Ah mais voilà! c'est ce qui plaisait tant des aventures de Danny Ocean et sa bande - leur camaraderie et leur manière nouvelle d'aborder le cinéma. Bien peu de nouveauté ici.
Avec David Fincher et Quentin Tarantino, Steven Soderbergh est un cinéaste d'une nouvelle génération qui pastiche et qui réutilise les classiques du cinéma avec lesquels elle a fait son éducation. On a tiré de ces classiques des codes cinématographiques, que ces trois là (et d'autres!) s'amusent à briser - avec un certain succès - dans leurs films. L'inconnu de Las Vegas et Le retour de Danny Ocean prenaient un malin plaisir à rire d'eux-mêmes - tout le monde se souviendra du personnage de Julia Robert qui doit jouer Julia Roberts - et ce plaisir était partagé dans l'assistance. Dans Danny Ocean 13, les clins d'oeil du genre sont moins fréquents et moins convaincants même si dans l'ensemble, ce petit dernier film n'offre pas moins d'agrément.
Ils ont cambriolé trois casinos en même temps. Ils ont volé un oeuf rare pour sauver leur peau. Ils n'ont plus rien à prouver. Mais cette fois-ci, après que Willy Bank, un riche propriétaire de Las Vegas, eut trahit leur ami Reuben, Danny Ocean et ses compagnons se réunissent pour se venger. Mais ils auront besoin de l'aide de Terry Benedict pour mettre leur audacieux plan à exécution.
Après avoir littéralement copié (lire : rendu hommage) Casablanca dans The Good German l'an dernier, Steven Soderbergh retrouve George Clooney, Brad Pitt, Andy Garcia et tous les autres dans Danny Ocean 13, troisième film de la franchise qui doit beaucoup aux deux premiers. Il s'en inspire énormément, se sert des mêmes stratégies qui, précisons-le au passage, fonctionnent toujours, mais n'étonnent plus beaucoup. Le pari? L'esprit de franche camaraderie entre les personnages et leur immense talent pour tout prévoir seront suffisants pour présenter un divertissement efficace. Malheureusement, il n'en presque que peu de surprises, quelques jolies trouvailles mais pas autant de fraîcheur que lors des deux premiers volets.
Là où le film se devrait littéralement de s'envoler, alors que le plan savamment planifié des treize camarades se met en marche, Danny Ocean 13 s'avère insuffisant et de bien peu de moyens; quelques fantaisies visuelles ne jetant, au fond, que de la poudre au yeux. Si Danny Ocean et les autres maîtrisent à merveille l'art de la diversion, Soderbergh aussi. Ce qui plaisait tant dans le premier film, c'était la complicité palpable à l'écran entre les acteurs, l'idée de réussir l'impossible, l'ironie bien présente dans plusieurs situations. Mais c'était aussi l'impression qu'on pouvait jouer le jeu, mettre sa créativité au défi pour participer au cambriolage. Rien n'y fait cette fois-ci, le spectateur fait ce pourquoi il est là : il observe.
Mais avec deux films déjà bien assimilés, même lui peut prévoir l'imprévisible et ne s'en étonne plus. Il ne reste donc de Danny Ocean 13 que quelques bons moments dispersés et un humour moins efficace qu'auparavant.
Un divertissement honnête, qui n'a rien à envier à ses deux prédécesseurs, sinon leur originalité. Ah mais voilà! c'est ce qui plaisait tant des aventures de Danny Ocean et sa bande – leur camaraderie et leur manière nouvelle d'aborder le cinéma. Bien peu de nouveauté ici.
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