Alors que la mode est aux ostentatoires films d'animation 3D, Coraline arrive avec le bon vieux stop-motion, magnifique forme d'animation demandant une patience peu commune et une minutie surhumaine consistant en la prise de 24 photographies par seconde recréant les mouvements. Il y a une féérie toute spéciale à cette technique, qu'elle que soit l'histoire racontée. Henry Selick, responsable du film culte The Nightmare Before Christmas, en est certainement le maître, même s'il faut avouer que depuis le dit-film culte en 1993, ses projets n'ont jamais obtenu le même succès. Coraline, donc, offre un divertissement de qualité pour tous ceux qui sont entre deux âges; les jeunes enfants en seront quittes pour quelques cauchemars, confrontés à un esthétique à laquelle ils ne sont certainement pas habitués. Les adultes, eux, risquent de ne pas y trouver leur compte avec ces morales puériles et cette variation convenue, mais convaincante, sur le thème d'Alice au pays des merveilles.
La petite Coraline vient d'emménager dans une nouvelle maison avec ses parents, des rédacteurs d'articles d'horticulture qui travaillent trop. Au-dessus de chez elle habite un ancien homme de cirque qui prépare un spectacle avec ses gerbilles, et au sous-sol vivent deux vieilles dames, d'anciennes actrices. Un jour qu'elle explore la maison, Coraline découvre une mystérieuse porte qui mène à un monde parallèle où ses autres-parents, qui ont des boutons à la place des yeux, lui font des soupers exquis et ne cessent de la dorloter. Coraline tombera-t-elle dans le piège?
Comme on était en droit d'espérer, l'univers visuel du film est d'une grande richesse et d'une grande beauté. Les couleurs sont magnifiques et les décors exquis. Mais avant de bien prendre son rythme, le film souffre de quelques flottements qui repoussent inutilement le plaisir de voir Coraline vivre de grandes émotions réservées aux grandes personnes, d'autant que le personnage de WhyB, qui n'existait pas dans le livre, vient rallonger inutilement un récit qui se tenait très bien comme ça. Un deuxième souffle qui vient diminuer un peu l'impact qu'avait eu un palpitant dénouement.
Les voix québécoises de Catherine Brunet, Geneviève Brouillette et de Jean-Michel Anctil sont parfois un peu franchouillardes, particulièrement dans les premières minutes du film, qui font office de réchauffement. À l'exception de Catherine Brunet, doubleuse expérimentée, Geneviève Brouillette et Jean-Michel Anctil en sont pour ainsi dire à une première expérience en doublage, ce qui fait que certaines scènes réussies techniquement sont moins bien « jouées », ou inversement.
Émerveillement garanti devant Coraline, long métrage possédant plusieurs qualités qui en font un film pour les grands enfants. Nul doute cependant qu'on l'apprécie davantage pour ses qualités artistiques que pour ses messages, moins inspirés que certains grands films d'animation de 2008. Quoi qu'il en soit, on risque fort bien d'y trouver son compte si on n'attend pas un nouveau Nightmare Before Christmas.
Émerveillement garanti devant Coraline, qui film qui possède plusieurs qualités qui en font un film pour les grands enfants. Nul doute cependant qu'on l'apprécie davantage pour ses qualités artistiques que pour ses messages, moins inspirés que certains grands films d'animation de 2008.
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