Rien dans la bande-annonce ou le synopsis de Contraband ne promettait une oeuvre originale qui aurait mérité un tant soit peu l'attention des cinéphiles. Un ancien criminel, qui a maintenant une vie rangée avec une femme magnifique et des enfants adorables, reprend le sale boulot pour tenter de sauver le frère de sa douce; on ne pouvait s'attendre à un grand film avec ce genre de prémisse. Et sa sortie en salles dans le mois de janvier ne faisait que confirmer nos doutes. Mais, il semblerait que nous avions tort. Contraband n'est pas un long métrage d'action parfait et n'est pas non plus un suspense impeccable, mais il parvient, grâce à une intrigue serrée et un rythme habilement balancé, presque musical, à captiver son public et à le tenir en haleine. Une qualité que peu de productions américaines du même calibre - et du même budget (41 millions $) - parviennent à obtenir.
Inspiré du film islandais Reykjavik-Rotterdam, Contraband semble avoir conservé une atmosphère légèrement étrangère qui lui est grandement profitable. La recette est américaine, mais certains ingrédients viennent d'ailleurs et ça se ressent à l'écran. Même si l'histoire n'est pas originale et n'a pas été écrite par un Américain, son pays d'adoption a du moins le mérite de l'avoir bien adapté (parce que les exemples de remakes d'oeuvres étrangères ratés, malgré la supériorité du scénario d'origine, sont nombreux). Il y a au sein du récit de nombreuses incongruités et coïncidences qui pourraient facilement déranger un spectateur moindrement attentif, mais le rythme prompt de l'action et son enchaînement effréné, permet au public de passer outre les absurdités narratives. Peut-être que dans le dernier quart de l'oeuvre, le cinéphile commence à en avoir marre que le héros échappe toujours in extremis aux bandits ou aux policiers, mais il faut tout de même un certain temps avant que la chance et le hasard dérangent véritablement.
La simplicité de la trame narrative perturbe également; des criminels repentis, on en a soupé! Et c'est sans parler des menaces à la famille, des solutions trouvées de justesse, des coups de fusils mêlés aux courses de voitures et d'une finale bonbon qui rétablit l'ordre moral de l'oeuvre. Le talent des comédiens ne permet pas ici d'excuser les limites du scénario et les flottements actanciels. Même si Mark Wahlberg, Ben Foster, Kate Beckinsale et Giovanni Ribisi sont des acteurs qui ont su prouver leur valeur par le passé, ils ne livrent pas de performances renversantes dans Contraband. Ils sont tous efficaces, mais sans plus.
Contraband est une surprise pour tous ceux qui, comme moi, croyaient qu'on aurait droit à un autre film d'action mineur et puéril, mais si, au contraire, vous vous attendiez à une production fabuleuse aux propos subversifs, vous serez également invariablement déçu. On peut transporter de l'argent sale et de la drogue de Panama jusqu'en terre américaine, mais on ne peut pas nécessairement faire un bon film avec...
Contraband n'est pas un long métrage d'action parfait et n'est pas non plus un suspense impeccable, mais il parvient, grâce à une intrigue serrée et un rythme habilement balancé, presque musical, à captiver son public et à le tenir en haleine.
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