Les Contes pour tous, produits par le regretté Rock Demers et proposés de 1970 à 2014, ont marqué l'imaginaire collectif du Québec. Quand on y pense, on renoue immédiatement avec des souvenirs et des répliques cultes de La Guerre des tuques, Bach et Bottine, La Grenouille et la baleine, Opération beurre de pinottes et plusieurs d'autres.
C'est donc avec un bonheur chargé d'inquiétude que nous avions accueilli la nouvelle du retour des Contes pour tous avec les Productions la fête, propriété de Dominic James depuis 2015. Est-ce que cette nouvelle garde saurait faire aussi bien pour marquer l'esprit d'un jeune public? La réponse, qui arrive sous la forme du tout mignon Coco ferme, premier de trois nouveaux Contes pour tous à paraître, est heureusement positive.
Coco ferme, c'est l'histoire de Max, jeune garçon de 12 ans, endeuillé de sa maman. Avec son père, pour des questions financières, il est forcé de quitter la ville pour installer ses pénates en campagne, faisant ainsi le bonheur de son cousin Charles, qui l'attendait impatiemment. Max, entrepreneur dans l'âme, cherche le moyen de développer une nouvelle entreprise en campagne, qui pourrait lui permettre de faire fleurir ses grandes aspirations. La vente d'oeufs biologiques arrivera comme une belle solution. Mais pour obtenir une entreprise rentable, Max et ses alliés devront affronter bon nombre d'obstacles. L'arrivée d'un homme de main, un ancien entrepreneur ayant bien besoin d'un petit coup de fierté, changera tout.
Coco ferme marche dans les traces de Tirelire, combines et compagnie du réalisateur Jean Beaudry, long métrage qui avait vu le jour en 1992, dans lequel des enfants souhaitaient se lancer en affaires. D'ailleurs, le comédien Vincent Bolduc, qui y tenait la vedette à l'époque, fait un clin d'oeil à ses premières amours en faisant une apparition dans Coco ferme, histoire de bien boucler la boucle. Le scénario de Coco ferme, fignolé par Dominic James et Jacques Desjardins, réussit sans difficulté à capturer l'esprit des Contes pour tous, en suivant d'attachants enfants, qui n'ont pas la langue dans leur poche. Le charme est au rendez-vous, tout comme les rires et les émotions. Ce ne sont pas que les enfants qui se sentiront concernés par l'histoire de Max, mais toute la famille. Les tout-petits pourraient toutefois être perdus en voyant la manifestation de Joseph-Armand Bombardier (Steve Laplante) parler à Max de ses ambitions.
Impossible de résister au charisme du trio en vedette, Oscar Desgagnés (Max), Joey Bélanger (Charles) et Emma Bao Linh Tourné (Alice), dont le talent n'a d'égal que le côté mignon. Ceux-ci n'ont d'ailleurs pas eu la tâche facile en devant jouer avec des centaines de poules, pas toujours commodes. Ajoutons au portrait un Benoît Brière complètement dans son élément, dont le personnage de Tite-Bière opère un changement bienvenu dans sa vie. Le comédien culte est capable de faire rire avec ses pitreries peu subtiles une minute et émouvoir la minute suivante, d'un simple regard. La complicité semble évidente entre ce dernier et les jeunes comédiens. Louis-Philippe Dandenault et Simon Lacroix
Derrière la caméra, le réalisateur Sébastien Gagné a su capturer lumière et magie de l'enfance, faisant la belle part au magnétisme de sa jeune distribution, aux paysages pittoresques de la campagne, aux clins d'oeil à quelques vieux classiques et aux espoirs renouvelés de cette nouvelle ère des Contes pour tous. Il n'y a pas à dire, Coco ferme est une belle surprise, une réussite que les familles prendront grand plaisir à découvrir pendant cette traditionnelle Semaine de relâche québécoise qui s'amorce bientôt.