Voir un quatuor de femmes septuagénaires en tête d'affiche d'un film hollywoodien, c'est rafraîchissant. Reste que, malgré les bonnes intentions et la visibilité importante des tranches d'âge moins représentées à l'écran, l'oeuvre doit être un minimum intéressante pour que l'effort de représentativité soit profitable. On ne peut malheureusement pas dire que Book Club: The Next Chapter atteint pleinement ses objectifs en ce sens. Il y avait là, pourtant, un terrain de jeu tellement riche, d'innombrables possibilités pour faire passer un message essentiel sur le vieillissement (en beauté et en sagesse) des femmes. Les scénaristes ont opté pour la facilité, la superficialité et la prévisibilité plutôt que de suivre leurs propres conseils et d'oser s'aventurer hors des sentiers battus.
Le film s'amorce alors que Diane, Vivian, Sharon et Carol sont forcées de tenir leur traditionnel club de lecture virtuellement en raison de la pandémie. Dès que le gouvernement permet les rassemblements, elles se réunissent pour discuter de leur plus récent livre à l'étude, L'alchimiste de Paulo Coelo. Vivian en profite pour annoncer à ses amies des 50 dernières années qu'elle est fiancée. Les quatre copines décident alors d'aller célébrer l'enterrement de vie de jeunes filles de la future mariée en Italie. Ensemble, elles arpentent donc les plus belles villes et régions italiennes, de Rome à la Tocasne en passant par Venise. Bien des surprises et des embûches les attendent sur leur route, pavée d'apprentissages, d'enchantement (et de clichés).
Difficile de ne pas tomber sous le charme de ces quatre femmes décomplexées. Diane Keaton, Jane Fonda, Candice Bergen et Mary Steenburgen forment un quatuor inspirant et hautement sympathique. Elles ne sont pas dépassées ni ennuyantes, mais les situations que vivent leurs personnages dans ce film le sont. Elles traversent toutes les péripéties qu'on retrouve dans ce genre de film, sans exception (la crevaison, le vol, l'amant, l'invitation fortuite dans un lieu magique, etc.). Les blagues coquines et les métaphores polissonnes plairont peut-être au public qu'elles visent, plus mature, mais elles n'arriveront pas à convaincre les plus jeunes, qui n'y voient là qu'une formule éculée.
Bien qu'on essaie désespérément d'associer les préceptes moraux de Paulo Coelo aux évènements vécus par les protagonistes, tout cela paraît vite tiré par les cheveux. La philosophie en prend pour son rhume! Le « club de lecture » n'est plus, mais l'amitié reste. La complicité de ces héroïnes excuse en (toute petite) partie le manque de caractère et d'audace du film dans lequel elles évoluent.