Clifford the Big Red Dog rappelle ses succès familiaux en prises de vues réelles des années 90, comme Beethoven ou Retour au bercail, qui mettaient en scène des animaux dans une grande aventure de courage et d'acceptation de soi. Comme la plupart de ces films qui ont pourtant marqué l'imaginaire de bien des enfants au millénaire dernier, Clifford the Big Red Dog s'appuie sur un scénario bien mince.
Le film, inspiré de la série de livres pour enfants de Norman Bridwell, raconte l'origine du personnage de Clifford. Emily, qui vient de déménager à New York avec sa mère, a du mal à se faire respecter par ses camarades de classe qui se moquent constamment d'elle et l'appelle « doggy bag » pour une raison qu'elle ignore. Un jour, elle visite un refuge d'animaux abandonnés, tenu par un certain Monsieur Bridwell. Le soir même, elle retrouve un mignon petit chien rouge dans son sac à dos. Le lendemain matin, quelle n'est pas sa surprise de constater que le chiot fait maintenant dix pieds de haut! Son oncle, qui prend soin d'elle alors que sa mère est en voyage d'affaires, et elle tenteront de retrouver le fameux Bridwell afin qu'il redonne à Clifford sa taille normale.
Pendant ce temps, un milliardaire tyrannique, propriétaire d'une entreprise de biotechnologie, veut mettre la main sur Clifford afin de comprendre comment il a pu obtenir cette taille et reproduire le procédé sur d'autres animaux et enrayer la famine dans le monde. Tout ça pour des raisons purement mercantiles. Ce pendant de l'histoire est laborieux, ennuyant et, finalement, inutile. On comprend que les bons ont besoin de méchants pour exister, mais faut-il qu'ils soient aussi puérils que l'est ce Tieran (Tony Hale)?
Même si les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur de ce à quoi Hollywood nous a habitués, ils ne sont pas un désastre non plus. Le gros, comme le petit, Clifford est adorable. Darby Camp fait de son mieux dans le rôle principal, une jeune fille en manque de confiance en elle, mais elle manque de charisme pour convaincre complètement. C'est le même problème d'ailleurs pour Jack Whitehall, qui interprète Casey, l'oncle pas fiable de la brillante Emily. On comprend que l'humour du film devrait passer par lui, par ses facéties et ses culbutes, mais le tout tombe inexorablement à plat. Seul Bridwell (John Cleese), qu'on voit trop peu, offre quelques moments rigolos. La réalisation peu inventive de Walt Becker ne fait qu'aggraver la situation.
Il est, par contre, important de spécifier que le film a été doublé en France et cette traduction très peu « internationale » entache certainement notre impression de l'oeuvre. D'ailleurs, au Québec, le nom du chien des bouquins de Norman Bridwell n'était pas Clifford, mais plutôt Bertrand.
Même si Clifford the Big Red Dog s'approche du supplice pour un adulte, les enfants d'âge primaire pourraient y trouver leur compte. Mais, il y a tant de productions de qualité de nos jours, pourquoi s'imposer cela?