Fifty Shades of Grey et Fifty Shades Darker étaient ridicules et plutôt mal assumés, mais ce dernier chapitre de la franchise érotique de E.L. James dépasse les limites de l'entendement. On ne peut même plus parler d'un Harlequin soft porn, comme pour les autres opus, nous sommes ici dans le trop-plein de clichés et d'incohérences.
Fifty Shades Freed se veut la reconstitution littérale de la conclusion de tous bons contes de fées : « Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». Malheureusement, malgré tous les efforts intentés par l'auteure, le sadomasochisme et le conte de fées ne font pas bon ménage. Impossible de ne pas avoir un malaise en imaginant une femme enceinte se faire fouetter. On atteint un niveau de torture jamais égalé dans la série (et là, on ne parle pas de boules chinoises ou de menottes, mais bien de principes moraux).
En ce qui concerne les scènes de sexe, elles sont présentes ici en moins grandes quantités que dans les deux premiers volets. Des menottes, de la crème glacée sur le torse et une petite vite dans la voiture; rien pour offenser grand-maman. Fifty Shades Freed s'intéresse davantage au couple que forment Anastasia Steele et Christian Grey, mais le même problème que dans les opus précédents demeure : ces deux-là n'ont rien à faire ensemble. La gentille éditrice et le riche entrepreneur n'ont rien en commun, mise à part cette chambre rouge qu'ils fréquentent en de rares occasions maintenant qu'ils sont mariés. Les deux acteurs n'ont aucune chimie entre eux non plus. Et ce ne sont pas les petits cris de jouissance que Dakota Johnson pousse un peu trop souvent qui nous convainquent de leurs affinités...
On a aussi voulu apporter un aspect plus angoissant à ce troisième film. Malheureusement, encore là, c'est un échec sur toute la ligne. Ce vilain, interprété par Eric Johnson, est complètement saugrenu. Toute la procédure légale entourant son arrestation et sa libération l'est encore plus d'ailleurs. On sent qu'il y avait beaucoup de sujets à traiter et trop peu de temps pour les exploiter efficacement à l'écran. Résultat : un ramassis d'idioties emballé dans du beau papier de soie aux couleurs de la Saint-Valentin.
Ce nouveau chapitre est peut-être plus clair, mais il est aussi plus grotesque, plus cliché et plus mielleux que ses prédécesseurs. Le seul point positif qu'on puisse y trouver, c'est qu'il arrive à nous amuser par son insignifiance.