Chronique d'une liaison passagère

Et qu'on apprécie ou pas ses films cérébraux aux dialogues pointus, il n'en demeure pas moins que cette charmante Chronique d'une liaison passagère confirme que le cinéaste français n'a pas perdu son sens de la liberté et c'est tant mieux.g

Les amants du nouveau film d'Emmanuel Mouret, Chronique d'une liaison passagère, clament aimer autant parler que faire l'amour. Voilà qui dicte de sympathique manière cette subtile comédie romantique voguant sur un flot de paroles et un questionnement sur la notion de fidélité.

Avec cette variation joyeuse sur ses thèmes de prédilection, le réalisateur de FAIS-MOI PLAISIR et MADEMOISELLE DE JONCQUIÈRES n'ajoute rien de significatif à son oeuvre, mais il fait passer un fort agréable moment au spectateur. Brillant dans le précédent film de Mouret, LES CHOSES QU'ON DIT, LES CHOSES QU'ON FAIT, Vincent Macaigne est ici délicieux en mari infidèle dépassé par la situation, face à une Sandrine Kiberlain (MADEMOISELLE CHAMBON, 9 MOIS FERME) irrésistible dans le rôle d'une maîtresse détendue et ouverte d'esprit. Comme c'est souvent le cas chez Mouret, le récit est résolument verbomoteur, mais finement écrit, et bien servi par une réalisation souple et élégante, tant dans les décors parisiens que les étendues champêtres. (Texte rédigé en mai 2022, dans le cadre du Festival de Cannes)

Emmanuel Mouret prouve une nouvelle fois qu'il est le roi incontesté de la comédie romantique.

Beau et doux.

Une comédie réjouissante, portée par des acteurs remarquables.

Une comédie déchirante, parce qu'elle dit la beauté des amours qui auraient pu construire quelque chose de solide et puis au fond non, n'y pensons plus, c'est mieux comme ça. Chronique d'une liaison passagère est le meilleur film d'Emmanuel Mouret à ce jour.

Mais Mouret, en privilégiant le mouvement, en utilisant le plan-séquence, sait aussi le lester d'ambiguïté : que cachent ses héros quand il les filme de dos ? Que disent-ils, que ne « non-disent-ils » pas ? Voire d'une vraie gravité comme en témoignent ces plans accompagnés d'une musique de Poulenc sur des lieux vides, témoins de leur bonheur passé.

Une oeuvre riche et singulière.

Emmanuel Mouret revient avec une comédie sentimentale étincelante sur les désaccords entre le féminin et le masculin, dans laquelle Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne jouent subtilement de leurs différences.

Emmanuel Mouret parle d'amour dans ce film léger où la gravité s'invite souvent.

Le cinéaste des « Choses qu'on dit, les choses qu'on fait » revient avec un film séduisant et spirituel où il met en scène deux amants qui se promettent de ne jamais tomber amoureux. Un « jeu de dupes » farfelu et émouvant avec une rare délicatesse et un art consommé de la suggestion.

Brillant, attendrissant, « Chronique d'une liaison passagère », par l'auteur de « Mademoiselle de Joncquières » et « Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait », est une nouvelle partition, sur du Mozart, de l'invention de sa vie à tout âge et des détours très retors du désir.