La bande-annonce du film Chez les beaux-parents (tout comme l'affiche d'ailleurs) ne vend pas particulièrement bien le produit. À l'écoute de ce montage de quelques minutes, nous sommes tristement assurés d'un désastre. Mais, comme quoi il ne faut pas toujours se fier à la première impression, la comédie romantique des Canadiens James A. Woods et Nicolas Wright s'avère d'une efficacité étonnante. Elle n'est pas exempte de clichés et de quelques absurdités qui vous feront lever les yeux vers le ciel, mais les rires qu'elle engendre surpassent ses défauts.
L'Américain Gordon Kinski et la Québécoise Sophie Tremblay mènent une existence heureuse à New York. Lui est professeur d'anglais, elle est chef. Un jour, Sophie se fait miroiter la possibilité d'un poste prestigieux dans la cuisine du Château Frontenac à Québec. Elle doit d'abord faire un stage dans l'établissement hôtelier pour évaluer ses compétences. Gordon se rend donc avec elle dans sa ville natale, où il rencontre sa famille. Sur place, il apprend également que la personne responsable du stage est nulle autre que l'ancienne petite amie de son amoureuse, la magnifique et prolifique Ruby Collins. Ces vacances au Québec ne seront certainement pas de tout repos pour le pauvre Gordon.
Même si, à première vue, Zach Braff et Evelyne Brochu forment un couple improbable, ils sont arrivés à créer une chimie nous faisant croire rapidement à l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Les personnages secondaires sont plus caricaturaux, à commencer par Vanessa Hudgens, qui interprète une ancienne flamme jalouse, prête à tout pour reconquérir son ex. Les membres de la famille Tremblay ne donnent pas leur place non plus en termes de personnages loufoques. Antoine Olivier Pilon, le jeune frère un peu barjot, arrive en tête de liste. Luc Picard est probablement le plus monotone du groupe, même s'li a droit lui aussi à ses répliques assassines.
Chez les beaux-parents nous rappelle La belle-famille avec Robert De Niro et Ben Stiller. Oui, bien sûr, parce qu'il s'agit de l'histoire d'un homme qui va à la rencontre de la famille colorée de sa conjointe, mais aussi pour son genre d'humour entre l'absurde et le caustique. Bien qu'il tend souvent vers la caricature, on se reconnaît dans ce portrait bienveillant de la famille québécoise rurale, ancrée dans ses habitudes et ses traditions. Au-delà des blagues, il y a une humanité sincère qui vient nous toucher. Il s'agit aussi d'une précieuse carte de visite pour la ville de Québec, qui est très invitante et romantique dans l'objectif de Woods et Wright.
Les Québécois risquent d'être charmés par cette comédie à l'américaine qui parle d'eux, sans arrogance ni complaisance. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est très loin du désastre que la bande-annonce nous faisait craindre.