Il n'y avait pas de meilleurs moments pour ramener ces femmes espionnes sur nos écrans que dans cette ère agitée du #moiaussi. Alors que les Charlie's Angels avaient été abandonnés depuis le début des années 2000, Hollywood a flairé la bonne affaire et a décidé de donner un second souffle à la franchise, profitant bien sûr de cette vague féministe qui déferle sur le monde occidental depuis quelques années. On sent dès les premières minutes de cette nouvelle production la volonté de mettre les femmes en avant-plan. Par contre, même s'il y avait de bonnes intentions derrière cette vision ultra-féministe, on se demande si Elizabeth Banks, qui réalise, produit et coécrit le film en plus d'y tenir un rôle principal, n'a pas un peu trop poussé la note...
Comme James Bond, les Charlie's Angels ont des gadgets sophistiqués, des voitures de luxe, de beaux habits et voyagent à travers le monde. Elles maitrisent également nombre de techniques de combats, parlent plusieurs langues et savent utiliser toutes formes d'armes; d'assaut, à feu, blanche, atomique, etc. Vraiment, elles n'ont rien à envier aux hommes... Il faut même dire que les voir se bagarrer dans des robes à paillettes et en talons aiguilles apporte quelque chose que l'agent 007 n'a jamais pu nous donner.
Dans ce nouveau chapitre, les Charlie's Angels sont à l'emploi d'une firme de détectives appelée Townsend. Des femmes de partout dans le monde sont recrutées afin de faire partie de ce regroupement, toujours dirigé par un certain « Charlie ». Désormais, comme il y a plusieurs trios de femmes à l'oeuvre en même temps sur la planète, il n'y a plus qu'un seul Bosley pour prendre soin d'elles, ils sont des dizaines. Banks interprète d'ailleurs l'un d'eux. Cette idée de faire des Charlie's Angel une marque de commerce, une franchise exportable, fonctionne plutôt bien, même si l'on ne peut s'empêcher de se dire que ces changements n'étaient pas nécessaires.
Le scénario manque de subtilité et de fraîcheur. Il a, certes, un charme rétro, mais on a du mal à voir au-delà de celui-ci. Bien qu'il s'agisse d'une histoire originale, on ne sent pas l'empreinte de 2019. On a l'impression de voir un film des années 90, réalisé avec les moyens de 2019. Les combats, souvent filmés en plan rapproché, manquent de vigueur malgré une mise en scène souvent spectaculaire. Un ton humoristique, à la fois sarcastique et un peu baveux, aurait pu sauver les meubles, mais la plupart des blagues de Charlie's Angels tombent à plat. Kristen Stewart se démarque du lot avec une attitude rebelle et frondeuse qui dynamise le film. Naomi Scott et Ella Balinska sont aussi plutôt convaincantes, mais ne possèdent pas le charme du pistoléro de Stewart.
Malgré tous ses défauts, Charlie's Angels reste plutôt divertissant. Bien sûr, le film aurait nécessité quelques resserrements, mais il s'agit, au bout du compte, d'un bon vieux film d'action sans prétention. Si cela est suffisant pour vous, ce nouveau Charlie's Angels saura vous plaire. Par contre, si vous espérez une évolution de la franchise, une optimisation de l'histoire et des personnages, la déception vous attend au bout de la route.