Tim Burton démontre son savoir-faire dans un film dont on n'attendait pas tant. Un véritable enchantement. Pour les enfants comme pour leurs parents, Charlie et la chocolaterie devient, un peu comme le chocolat au fond, un plaisir coupable.
Le réalisateur Tim Burton, l'homme derrière Big Fish et La planète des singes, retrouve Johnny Depp (avec qui il a déjà travaillé sur Edward aux mains d'argent et Sleepy Hollow) pour réaliser une fable moderne qui plaira aux petits comme aux grands. Le monde complètement éclaté de cette chocolaterie n'a d'égal que son propriétaire. Une fable, moralisatrice comme il se doit - roman de Roald Dahl oblige - mais qui se laisse apprécier entièrement. Chaque élément est accordé avec l'ensemble, la musique en particulier, pour rendre l'expérience inoubliable. Honnêtement, il est bien difficile d'en exiger davantage.
Johnny Depp porte le film sur ses épaules et s'acquitte merveilleusement de sa tâche. Dans une de ses meilleures performances des dernières années, il est à la fois excentrique et convaincant. Sa complicité avec Freddie Highmore (Charlie) est évidente, la candeur du personnage de Willy Wonka ensorcelante. Les enfants sont tous intéressants, en particulier la jeune Annasophia Robb (Violet Beauregarde) qui impressionne grâce à une performance particulièrement assurée.
Charlie et la chocolaterie marque des points à deux niveaux. Chez les vrais enfants grâce à ses couleurs enivrantes, ses revirements où le réel et la rationalité n'ont pas leur place et son chocolat, ici en quantité. Chez les anciens enfants, les mêmes caractéristiques marqueront certainement de points, mais ces derniers verront les intentions cachées de l'auteur, d'abord, qui, derrière l'air enfantin d'une sympathique histoire, a caché une véritable leçon de vie. Burton a eu la sagesse de ne pas trop insister, de camoufler la morale (les morales) sous des tonnes et des tonnes de sucreries. Les Oompa Loompa séduiront aussi à coup sûr grâce à leurs adorables chansons et leur polyvalence surprenante. Une belle trouvaille qui réserve plusieurs surprises.
La réalisation de Burton facilite l'accès à cet univers extravagant. Il est expérimenté et sait comment séduire les petits comme les grands, les contes modernisés sont véritablement sa spécialité. Il est à l'aise, donne un bon rythme à son film et son hommage à 2001 : L'odyssée de l'espace, de Kubrick, est un vrai moment de plaisir brut. Burton démontre ici tout son savoir-faire, il enchantera certainement petits et grands. Même s'il ne s'éloigne pas de son style habituel, rien à reprocher à ce traitement pratiquement plus éclaté que l'histoire elle-même. Chaque nouvelle pièce de sa visite guidée réserve son lot de surprises, question de ne jamais s'ennuyer.
La musique de Danny Elfman aussi est féerique, parfaitement adaptée et toujours entraînante. C'est lui qui signe les fameuses chansons des Oompa Loompa, un tour-de-force de créativité et un plaisir pour les yeux et les oreilles.
Un billet pour aller voir Charlie et la chocolaterie devient un billet d'or tellement l'expérience est unique, qu'elle déborde de créativité et de folie, tellement ce monde complètement farfelu n'a pas d'égal. Une réadaptation plus près du roman, souvent étonnante, toujours savoureuse, parfois cruelle même, mais une véritable réussite qui manque seulement d'un peu de cohérence par moments. Rien pour s'inquiéter, le voyage est tout de même fascinant.
Tim Burton démontre son savoir-faire dans un film dont on n'attendait pas tant. Un véritable enchantement. Pour les enfants comme pour leurs parents, Charlie et la chocolaterie devient, un peu comme le chocolat au fond, un plaisir coupable.
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